Il est impossible de lire dans les desseins de Dieu. Mais certains signes donnent à penser que le courroux divin est désormais là, en train d’avertir.
Pour ne remonter qu’aux cinq dernières semaines, le décompte macabre des Maliens tués, accidentellement ou suite à des échauffourées, inquiète. De mémoire des Sages, quand la mort frappe de manière aussi cyclique et avec effroi, c’est l’alerte que trop de maux ont été perpétrés avec un cynisme si rébarbatif que le ciel s’oblige à envoyer des signes avant-coureurs d’une punition inéluctable. Vrai ou faux, la multiplication des morts, quelles qu’en soient les causes, n’est point rassurante.
À Tombouctou, trois jeunes ont banalement perdu la vie au cours des affrontements entre communautés et plusieurs blessés ont été envoyés à l’Hôpital. Quelques jours après, à Niono, des tensions nées d’une altercation entre un policier et un conducteur de tricycle se solde par de blessures graves. La situation dégénère et finit en tensions sociales mâtinées de politique, pour enfin se terminer en bataille arrangée entre la police et les populations locales. Un manifestant est tué plus le Commissaire Divisionnaire Issiaka Tounkara éliminé cruellement. Son corps, en plus, est profané (crachats et injures, notamment). Les blessés sont nombreux, les bâtiments publics ont beaucoup souffert. La pauvre population a été gazée punitivement durant 24 bonnes heures.
Moins d’une semaine après ces incidents regrettables, un camion-citerne s’affaisse, le 24 septembre, après avoir percuté un poteau électrique au tournant de Daoudabougou (Bamako). Il s’ensuit des flammes dans lesquelles périront au moins sept personnes. Le lendemain, 25 septembre, c’est un autre camion-citerne qui brûle encore à Bamako, tuant d’autres personnes. Pendant que les Sapeurs-pompiers s’affairaient à maitriser l’incendie et à circonscrire le drame, une dame sur une moto Djakarta vient garer son engin sur le troisième pont enjambant le fleuve Niger et saute dans les eaux en pleine crue en cette période de l’hivernage.
Les commentaires vont bon train. Les explications à tant de drames se veulent plus convaincantes les unes que les autres. Un point est commun à toutes: tout cela ne relève pas du hasard ! Il doit y avoir un acharnement du sort sur notre pays; car, Dieu n’aime pas les injustices et les prévarications. Or, depuis plusieurs années, ce sont celles-ci qui rythment la vie au Mali.
Bocary Diadié Maïga
Artisan, Enseignant