La réduction du train de vie de l’Etat malien décidée par Soumeylou Boubèye Maïga a fait pschitt au regard de l’insignifiance des mesures adoptées. Les Maliens auraient voulu des actions musclées du genre opéré par Paul Kagamé. Ni les véhicules coûteux du parc automobile, ni les institutions budgétivores non nécessaires n’ont fait l’objet de mesures économes entrant dans le cadre de la réduction des dépenses de l’Etat.
L’opinion publique se moque à la limite de l’annonce des dépenses de l’Etat d’environ 15 milliards de FCFA. Ce dont le Mali a besoin, c’est une mesure d’austérité économique que le gouvernement refuse d’adopter. La décision prise par le chef du gouvernement n’a pas eu le soutien populaire nécessaire parce que les coupes opérées dans les dotations des services publics en carburant et en produits alimentaires ne représentent pas grand-chose.
Le gouvernement serait soutenu par la population s’il y avait eu une réponse structurelle à la hauteur des besoins. Le Premier ministre aurait gagné plus de sympathie à travers un programme de réduction du train de vie de l’Etat basée sur une réorganisation de l’attelage gouvernemental. Les Maliens n’apprécient pas l’existence de ministères taillés sur mesures rien que pour caser des proches du pouvoir.
Hélas, le Premier ministre qui avait annoncé la réduction du train de vie de l’Etat en fin 2018 n’a pas touché à la taille de l’exécutif. Pourtant, on s’attendait à des actions concrètes allant dans le sens du regroupement de plusieurs ministères afin de permettre des économies sur le budget alloué à la prise en charge des ministres et de leurs nombreux collaborateurs qui ne sont pas forcément nécessaires.
Il est possible que le PM n’ait pas eu les mains libres pour traduire en actes concrets les coupes qu’il a proposées. Lors d’une cérémonie à la veille de la présidentielle de juillet-août dernier, Soumeylou Boubèye avait évoqué parmi les dépenses à réduire en 2019 le remplacement des véhicules coûteux et peu économes en carburant par des engins moins chers et moins gourmands.
Cette proposition qui a avait suscité des espoirs de la réduction du train de vie kilométrique de l’Etat malien a été abandonnée. Aucune mention n’a été faite sur la reconversion du parc automobile de l’Etat par le Premier ministre qui s’est d’ailleurs abstenu de s’exprimer publiquement sur ce dossier cher à l’opinion nationale qui rappelle la réussite des réformes du genre dans d’autres pays africains ayant réussi leur décollage économique comme le Rwanda.
Les Maliens ne comprennent pas que l’Etat se cache derrière la modestie des finances publiques pour refuser l’amélioration des conditions de vie et de travail des fonctionnaires. Une vraie politique de réduction du train de vie peut belle et bien permettre au Mali d’avancer en améliorant les conditions de vie des travailleurs.
Dougoufana Kéita LA SIRENE
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