Pour les syndicats, Racky annonce une chose et son contraire notamment lors des dernières négociations qui ont duré environ 9 heures d’horloge, où Racky est allée appuyer son homologue de l’éducation. Elle a fait savoir à la commission de conciliation dans un premier temps que tous les points qui ont fait l’objet d’un accord dans les négociations antérieures seront appliqués ; même en cas de procès-verbal de non-conciliation, puis vers l’après-midi, elle fait un second tour et constate qu’il n’y a pas d’avancées et, par conséquent, le syndicat décide de déclencher la grève.
La Ministre Racky Talla se rétracte en disant que si la grève est observée les points d’accords pour lesquels elle s’est engagée ne le seront plus satisfaits. Alors qu’elle présente devant l’opinion nationale pour avouer, que les négociations ont abouti à 6 points d’accord total et un partiel sur dix points de revendication.
Les syndicalistes par la voix d’Amadou Coulibaly (SNEB), disent que Mme Racky Talla se dédit par ce que, devant la commission de conciliation, elle a annoncé qu’en période de grèves aucun point ne sera considéré comme acquis. Donc, pour les syndicats, le compteur est à zéro (dix points de revendications et zéro acquis). Le syndicat considère que les sorties de Madame la Ministre avec ses déclarations à caractère mensonger ne contribue pas à apaiser la situation.
Pour entretenir ce bras de fer, chaque camp veut tirer la couverture sur lui. Dans cette logique, la Ministre Racky a entrepris des déplacements à l’intérieur du pays : Dioïla, Ségou, San et Sikasso. Selon nos informations, sa Délégation était à San, le samedi 2 mars 2019, pour s’entretenir avec les autorités locales et la société civile. Cependant, l’association des femmes a refusé de prendre part à cette rencontre. À San, la société civile a eu le flair de demander à Mme la Ministre quel est l’objectif de sa présente venue chez eux. «Êtes-vous venue pour qu’on puisse vous aider à sensibiliser les enseignants pour qu’ils lèvent le mot d’ordre de grève ? », demandent les femmes de San à la Ministre. Dans sa réponse, Mme le Ministre répond: «Je ne suis pas venue pour lever le mot d’ordre de grève et je sais que ce n’est pas ici que le mot d’ordre doit être levé ; mais, c’est juste pour que tout le monde puisse comprendre la situation de grève et que chacun se mette devant sa responsabilité pour la gestion de la crise».
Ensuite, Racky Talla se rendra à Sikasso dans les heures à venir. La crainte d’une année blanche pour les écoliers et les parents d’élèves se fait de plus en plus sentir. Un appel au boycott des cours dans les écoles privées pour faire pression sur le Gouvernement a été lancé la semaine dernière par l’association des élèves et étudiants (AEEM), qui accuse le Gouvernement de cautionner une école malienne avec deux chances: les élèves des écoles privées étudient normalement, alors que ceux des écoles publiques sont victimes de grèves des enseignants. Or, ces deux composantes (écoles privées et publiques) composeront à la fin d’année, les des examens du DEF, BAC, BT et CAP.., au même moment avec les mêmes sujets. La Fédération nationale des parents d’élèves et étudiants du Mali menace à son tour : «S’il faut marcher pour sauver l’Éducation nationale de l’année blanche, nous le ferons». Selon ses Responsables, le Gouvernement affiche « une mauvaise volonté » dans la résolution des revendications des enseignants. Au même moment, les syndicats signataires du 15 octobre décident d’une marche, le mercredi 6 mars 2019, sur toute l’entendue du territoire national.
Mahamadou YATTARA : LE COMBAT