samedi 23 novembre 2024
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Exploitation minière au sahel : La position des acteurs sur la tenure et le partage des bénéfices

Pour le besoin d’appui à l’harmonisation de la position des acteurs sur la tenue et le partage des bénéfices de l’exploitation minière au Sahel, une organisation de la société civile avec à sa tête Souleymane Tiémoko Sangaré a eu à mener une étude dont la synthèse a été livrée à la faveur d’une conférence de presse, le 31 octobre dernier.

En Afrique de l’Ouest, la problématique du secteur extractif est indissociable de l’analyse de ses impacts sur le développement des communautés locales et nationales des pays dits «miniers».

En effet, un certain nombre de pays, dont le Mali, ont adopté des politiques dites attractives pour les investisseurs. De ces investisseurs, il est attendu une croissance économique tout aussi importante. Toutefois, il convient de se rendre à l’évidence que les résultats obtenus jusqu’alors sont largement en deçà des espoirs suscités et des attentes nourries par les populations  et les États en question.

À travers cette option, ces pays s’exposent aux risques de fragiliser davantage leurs communautés rurales dont la survie est liée à l’exploitation des ressources naturelles de leurs espaces de vie. Les organisations sous-régionales, comme la Communauté Economique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) ont initié des dispositions permettant d’harmoniser les textes des pays membres et prendre des mesures de protection des droits des communautés locales lors de l’exploration et de l’exploitation des ressources minières sur leur terroir. Par ailleurs, les communautés organisées, les organisations de défense des droits humains, les organisations de la société civile locale, nationale et internationale mènent des actions visant à promouvoir les droits de tenure des communautés d’une part, d’autre part de veiller à une gestion transparente et équitable des bénéfices tirés de l’exploitation minérale au profit des communautés.

Malgré ces initiatives et actions engagées par les acteurs cités ci-dessus, les bénéfices de l’exploitation des ressources ne profitent pas aux communautés à hauteur de souhait. Ce faisant, il s’avère aujourd’hui indispensable de mettre en synergie les efforts des différents acteurs à différents niveaux afin d’apporter un changement tangible à cette situation au profit des communautés locales. C’est ainsi que se justifie l’initiation des actions d’envergures sans lesquelles on ne saurait parvenir à faire bouger les lignes au bénéfice des communautés locales dont la survie reste intimement liée aux ressources faisant l’objet de telles convoitises.

De telles actions ne sauraient alors être rendues possibles, qu’à partir d’une connaissance préalable fine des contextes juridiques et institutionnels dans lesquelles elles doivent être menées. C’est pourquoi, sur l’appui de Right Ressources Institut (RRI), Helvetas Suisse Interopération a commandité une étude documentaire portant «Analyse des droits des communautés face aux projets extractifs/cartographe  des acteurs et des initiatives pour les droits communautés» dans 4 pays que sont le Mali, la Guinée, le Burkina Faso et le Sénégal.

Cette étude a permis, entre autres, de faire un inventaire des textes au niveau des pays et au niveau sous-régional; dresser une cartographie des organisations et partenaires dans les 3 pays; poser une analyse des textes et des actions menées par les différents acteurs; faire une analyse de la prise en compte des droits de la tenure, du genre et du partage équitable des bénéfices de l’exploitation des ressources minérales au profit des communautés locales. Compte tenu des constats et recommandations de cette étude, il s’avère aujourd’hui indispensable de mettre en synergie les efforts de ces différents acteurs à différents niveaux afin d’apporter un changement tangible à cette situation. Pour ce faire et afin d’amener les décideurs du Burkina Faso, du Mali, de la Guinée et du Sénégal à prendre des engagements pour le respect des droits de tenure et le partage équitable des bénéfices des industries extractives au profit communautés locales.

Mohamed BELLEM : LE COMBAT

Rédaction

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