Face à la grève illimitée des Magistrats qui est en passe de perdurer dans les jours et les mois à venir, la nation malienne, dans toutes ses composantes, interpelle le Gouvernement en l’invitant à prendre toutes les dispositions nécessaires susceptibles de tourner pour de bon cette triste page de l’Histoire juridique de notre pays. Aux dernières nouvelles, c’est la Commission nationale des Droits de l’Homme (CNDH) qui, dans un communiqué, demande aux plus hautes autorités de trouver les justes mesures d’un dénouement heureux de cet épisode de grève aux conséquences incalculables.
Il n’est un secret pour personne dans ce pays que le front judiciaire est en pleine effervescence en raison de la grève illimitée observée par les Magistrats depuis plus de trois mois déjà.
Dans ce cadre, sur le terrain, les populations qui tournent leurs regards vers les deux parties, c’est-à-dire magistrats et le Gouvernement en panne de terrain d’entente, commencent à s’inquiéter profondément. Les préoccupations montent d’un cran. Pourtant, au même moment, les citoyens en détention paient le plus fort prix de cette crise qui n’a que trop duré.
Du côté des détenus, la tension gagne du terrain, les Commissariats de police et les Brigades de Gendarmerie envoient en permanence des gens dans la Maison centrale d’arrêt. Dans la plupart des cas, sans enquêtes approfondies pouvant situer les responsabilités pénales des personnes mises en détention. C’est ainsi qu’à la date d’aujourd’hui, la prison centrale de Bamako ne fait que de se remplir et on ne sait pas encore à quand la fin de cette grève. Le grand malaise social se mesure à cette souffrance infernale du Peuple qui n’a pas dit d’abord son dernier mot. Les défenseurs des Droits de l’Homme assimilent cette grève à une violation flagrante des droits des citoyens et par l’État et par les Magistrats. Encore, la tenue régulière de la Cour d’Assises tend à poser problème. La détérioration des conditions d’assises a commencé depuis à l’époque des Ministres Me Mohamed Ali Bathily jusqu’à l’actuel Tiéna Coulibaly en passant par les Me Konaté et Maïga. Donc, on comprend aisément la suite à donner à cette préoccupation générale en lien avec cette grève des Magistrats. Aussi, au Chef de l’État, en tant que Premier Magistrat du pays, prendre ses responsabilités en se comprenant directement avec les Syndicalistes. Ce, au lieu de laisser le dossier avec des gens qui ne cherchent qu’à tirer profit de cette crise au bénéfice de leurs partisans.
Mohamed BELLEM