Pour lutter contre la fraude et le terrorisme et permettre un développement harmonieux de notre pays, le Président du patronat malien, Mamadou Sinsin Coulibaly, préconise le traitement des questions économiques par nos dirigeants plutôt que de s’attarder sur les questions politiques qui ne servent pas à «grande chose».
Dans le cadre de son projet sur la libre circulation des personnes et des biens pour plus de croissance en faveur des 300 millions de personnes des zones UEMOA et de la CEDEAO, Mali Justice Project, un programme de l’USAID vient d’organiser un cadre de concertation regroupant les différents acteurs du domaine. L’objectif de cette rencontre est, selon les initiateurs, de «construire une plus grande prospérité et un plus grand bien-être en utilisant cette démographie comme levier important de la croissance». Le partage et la connaissance des textes visant la facilité et la promotion de la libre circulation des personnes et des biens, que sont : conventions pour le transport routier inter-états (TIE), pour le transit routier inter)états (TRIE), la résolution A/Res 2/11/84 sur la libre circulation des personnes et des biens vont meubler les travaux de ce cadre de concertation. Prenant part à cette rencontre, le patron des patrons maliens, Mamdou Sinsin Coulibaly, fera une analyse sans concession de cette situation qui plombe les changes commerciaux et empêche par la même occasion le développement économique de nos pays et, particulièrement, du Mali. « Il faut aller vers la suppression des tracasseries routières qui perturbent les échanges commerciaux en instaurant un climat de confiance entre les secteurs privés et les Gouvernants pour faciliter les transactions », dit-il.
Pour y arriver, il préconise que les dirigeants mettent un accent particulier sur le développement de l’ingénierie de la logistique. «Le Gouvernement malien doit avoir une vision politique de développement des corridors maliens avec l’implication des privés et des partenaires, instaurer un dialogue fécond pour relever le défi de développement des entreprises dans un pays qui fait frontière avec sept pays. Pour cela il faut développer l‘ingénierie logistique ».
Empêcher et non lutter
Pour sa part, Chantal Uwimana, la nouvelle patronne de Mali Justice Project, estime que l’ensemble des efforts déployés, par ce programme, ils visent à réduire significativement les tracasseries routières aux corridors. Mamadou Sinsin Coulibaly est sur la même longueur d’onde que son programme. Selon lui, il ne s’agit point de lutter seulement contre les tracasseries, mais de les empêcher. Une des solutions pour empêcher ces tracasseries serait de développer les réseaux ferroviaires. «70% de frets du Mali en provenance du Sénégal passent par la route. Si on le faisait par les chemins de fer cela réduirait les tracasseries et les fraudes ». Suffisant pour qu’il s’insurge contre les dirigeants qui, à ses dires, n’ont pas une vision politique satisfaisante de la situation. Il les accuse de s’attarder sur des questions politiques alors qu’une meilleure gestion des questions économiques permettrait de lutter contre la corruption, le terrorisme et tout ce qui s’en suit. Il a réitéré le soutien du Patronat malien à cette initiative de Mali Justice Project et sa disponibilité à l’accompagner.
Chantal Uwimana a rappelé les quatre piliers du programme et la présence de Bureaux de plaidoyer citoyens auprès desquels les citoyens abusés peuvent faire recenser les cas d’abus.
Mohamed Sangoulé DAGNOKO : LE COMBAT