La Délégation africaine venue participer à la formation sur la planification stratégique du développement pour l’informatisation de l’Afrique francophone depuis le 04 juillet dernier s’est rendue, le mercredi dernier, dans la jiandong, précisément dans la ville de Jinan, située à quelques 450 Km de la capitale Beijing. Les 34 participants des 9 pays ont eu droit, hier jeudi 14 juillet, à la visite du groupe étatique Inspur spécialisé dans la fabrication des serveurs et logiciels et de propositions de solutions concluantes. Une de ces solutions qui pourrait bien intéresser le Mali est la taxation sur la consommation que le groupe met déjà en œuvre au Zimbabwe.
Avec ses 15 sociétés dont 3 cotées en bourses et un chiffre d’affaires de 63,5 milliards de yuans réalisé en 2015, le groupe Inspur spécialisé dans la fabrication des serveurs et des logiciels emploie plus de 30.000 personnes en Chine, en Europe et en Afrique. La Chine c’est le pays de la technologie. A Jinan comme à Pékin, les buildings sont « intelligents ». L’informatisation a gagné tous les secteurs de la vie. C’est cette avancée fulgurante que les partenaires chinois ont tenu à montrer aux Africains francophones, venus séjourner sur leur sol, sur invitation de son Ministère du commerce. L’une des nombreuses entreprises qui contribuent à cette avancée chinoise en matière de technologies est sans doute le groupe Inspur. Comme la majorité des grands groupes, il est étatique. Créée, il y a 70 ans, il se dévoue à fournir des produits technologiques et de solutions de pointe en vue de contribuer aux progrès socio-économiques et scientifiques de la Chine. Avec son chiffre d’affaires, il se classe à la 9e place dans le top 100 des entreprises de l’industrie de l’informatique en Chine et occupe la 244e position dans le top des 500 entreprises chinoises. Selon Vincent Yu, Responsable de vente, l’entreprise fournit des services dans 102 pays et Régions d’Asie, d’Europe et d’Afrique plus la Chine. Le groupe s’est spécialisé dans la réalisation de matériels pour la conservation des données de gros volume, appelés les data. Ainsi, il est « l’entreprise dirigeante du cloud computing et de gros volumes des données de la Chine ».C’est une société qui a œuvré à briser le monopole de la technologie américaine sur le marché chinois. « Inspur est la première entreprise chinoise à développer un serveur national dont l’appareil principal d’utilisation est clé TS-K1, qui a été développé indépendamment pour briser le monopole de la technologie étrangère et remplacer ces produits par des produits locaux dans la finance, les télécommunications, le gouvernent, l’armée, etc. ». En se procurant ses propres serveurs nationaux, la Chine devient, après les USA et le Japon, «le troisième pays qui maitrise la technique d’appareil principal appliqué clé ». Cette prouesse a valu au groupe Inspur de remporter, selon ses dirigeants, le premier prix annuel de progrès scientifique national en 2014. Selon Vincent Yu, 70% de l’armoire serveur de la Chine est géré par le groupe. Après le marché chinois, il est allé à la conquête du marché mondial. Selon Vincent Yu, Responsable des ventes, le groupe occupe la 1re place des ventes de serveurs en Chine et la 5e au plan mondial. Mieux « Inspur est la seule entreprise qui dispose en même temps d’une qualification super première d’intégration du système informatique et d’une qualification première de ITSS ». Première dans le domaine du « cloud computing » en Chine, elle a demandé en 2015, 3500 brevets et a pris part à la détermination de trois normes internationales et 36 normes nationales. Le groupe a contribué entre autre à offrir des services « nuages » (quatrième génération d’internet) pour 72 villes ou provinces de la Chine et a dirigé ou participé à 25 projets de construction du plan de cloud computing et à la construction de cités intelligentes. Il entretien des partenariats avec de nombreux pays sur le continent. Le groupe a reçu la visite du président de la Namibie et de la Zimbabwe. Avec le Maroc, il conduit actuellement un projet de sécurisation avec des matériels de pointe. Des matériels, qui selon un des Responsables, sont capables de signaler des objets abandonnés, des mouvements trop rapides, etc. La Délégation africaine a eu droit à une visite sans appareils photo dans son usine de fabrication où des centaines de jeunes assemblent le matériel destiné au marché local et international.
Le groupe, lors de ses interventions, préconise des partenariats avec des entreprises locales et assure, selon ses Responsables, des transferts de compétences. Si son système n’est pas compatible avec « Linux », il promet de procéder à des transferts de données de façon très pratique comme ils ont eu à le faire chez eux. Enfin, le groupe dans ses recherches de solutions, propose des systèmes de taxations pour mieux recouvrer les taxes sur la consommation et autres. L’expérience est en pratique au Zimbabwe. Cette dernière solution pourrait bien servir au Mali où la taxe de 3% imposée au secteur informel peine à être appliquée sous prétexte que ce secteur ne tiendrait pas de comptabilités.
Mohamed Dagnoko, depuis Beijing : LE COMBAT