Le terme genre est aujourd’hui beaucoup utilisé. Nombreux sont ceux qui ne comprennent pas le sens et l’assimile à un concept uniquement conçu pour favoriser les femmes au détriment des hommes et ce, peu importe leurs qualifications. Pour éclairer la lanterne des uns et des autres sur la question, nous avons rencontré Kamissa Traore, chargée des Relations Extérieures du Network for Young Women Emergence/Réseau pour l’Emergence de la jeune femme. Dans l’interview qui suit, elle nous donne les éléments de réponse précis et objectifs. Lisez plutôt !
LE COMBAT : La notion de genre est beaucoup utilisé de nos jours, c’est quoi en réalité ?
Kamissa Traoré: L’approche genre est souvent mal comprise. C’est un concept sociologique désignant les rapports sociaux de sexes et de façon concrète l’analyse des statuts, rôles sociaux, relations entre les hommes et les femmes. Le genre a pour objectif de promouvoir l’égalité des femmes et des hommes en prenant en compte les différences et la hiérarchisation socialement construite. On parle aussi «d’approche intégrée de l’égalité».
Que diriez-vous alors à ceux qui pensent que le concept est là pour favoriser les femmes au détriment des hommes ?
Comme expliqué dans la définition du genre, il cherche à promouvoir l’égalité des sexes et cela ne favorise aucun sexe par rapport à l’autre. Si les inégalités sociales étaient plus du côté des hommes, alors je suis convaincue que beaucoup y verraient l’outil formidable qu’il est.
Le statut de la femme dans notre société est-il meilleur qu’il y a 30 voire 50 ans?
Dans un sens général, on peut dire qu’il y a eu beaucoup d’amélioration par rapport aux conditions de la femme dans notre pays. Cependant, les statistiques montrent qu’il reste encore beaucoup à faire; notamment, dans les domaines comme l’éducation, le taux de représentation dans la sphère politique et publique, l’accès aux services sociaux de base et surtout par rapport à l’automatisation de la femme.
Qu’est-ce que la loi sur le quota va changer à la situation de la femme malienne selon vous ?
A mon avis, la loi sur le quota va permettre aux femmes maliennes de faire valoir leurs compétences et accroître notre taux de représentativité dans la vie publique (fonctions nominatives et électives). C’est une mesure d’équité pour nous les femmes afin de combler les disparités existantes.
Pensez-vous un jour voir une femme Présidente de la République du Mali?
Une femme Présidente de la République, définitivement oui ; car, les femmes ont prouvé qu’elles ont les compétences nécessaires pour occuper un poste de présidence. Avec un peu de changement de mentalités, je reste optimiste que ceci adviendra plus tôt qu’on ne pense.
Propos recueillis par Adama A. Haïdara