mercredi 27 novembre 2024
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ADEMA et la présidentielle de 2018 : Perdue d’avance

Dans six petits mois, les Maliens doivent aller aux urnes pour élire leur nouveau Président de la République. Soit IBK rempile ou il sera remplacé. Mais, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il ne le sera pas par un candidat de l’ADEMA. Les raisons ?

 Le parti de l’abeille, conformément aux recommandations de sa dernière Assemblée Générale, doit avoir une candidature interne pour la Présidentielle à venir. Mais, à l’allure où vont les choses, tout porte à croire que les premiers Responsables de cette formation ont abandonné toute idée de quête et d’exercice du pouvoir. L’objectif premier de tout parti digne de ce nom. Quel paradoxe de la part d’un parti qui fut, dans un passé récent, la deuxième plus grande formation politique du continent africain après l’ANC de Nelson Mandela.  Ses errements ont fait qu’aujourd’hui les partis politiques sortis de ses entrailles, notamment l’Union pour la République et la Démocratie (URD) et le Rassemblement Pour le Mali (RPM) le coiffent au poteau.

Les motifs de l’abandon ?

Pour expliquer cet état de fait, il n’y a pas à chercher de midi à quatorze heures comme on le dit dans le langage courant. Les premiers Responsables du parti préfèrent aujourd’hui rester dans leurs zones de conforts (Département ministériels) plutôt que de descendre sur le terrain pour mobiliser et conquérir le pouvoir.  Le régime a compris que tant que ces militants ne vendront pas cher la peau du parti. Ainsi, l’on a pu voir un Ministre comme Abdel Karim Konaté alias EMPE, être maintenu, souvent sans véritable portefeuille (Ministre du Commerce) pour se voir ensuite renforcer comme étant le porte-parole du Gouvernement. «Qui porte la parole du Gouvernement ne peut jamais se départir de son bilan », avait dit un Doyen de la presse au lendemain de cette nomination du Ministre « Empereur ».  En intégrant le président du parti au sein du Gouvernement comme Ministre des Mines et plus récemment en le maintenant avec un portefeuille insensé de Ministre des Mines et du Pétrole. Faut croire que les intentions de ces cadres sont solubles dans les jeux d’intérêts. Ministre du Pétrole dans un pays sans pétrole. Il faut être le Professeur Tiémoko Sangaré pour l’accepter.

Les résistants 

Malgré ce choix mi-voilé des premiers Responsables de la ruche de la vendre au plus offrant, certains cadres du parti sont pour une candidature du parti.  Il s’agit de Kalifa Sanogo et de Dramane Dembélé. Tous deux sont prêts à aller aux élections avec ou sans l’appui du parti. Qui des deux aura le soutien du parti ? Difficile d’y répondre. Mais une chose est claire, Kalifa Sanogo aura le soutien d’une grande partie de la population du Kénédougou. Quant à Dramane Dembélé, il fait pour le moment cavalier seul. Lors du lancement de son projet de société «Le pacte social »,  il n’avait à ses côtés aucun cadre du parti. C’est dire que, lui, aura un sérieux problème à s’imposer. Il a trahi le pacte signé avec l’URD lors de la présidentielle de 2013 pour soutenir IBK. Avec son largage du Gouvernement de ce dernier, ses chances d’avoir des alliés d’un côté comme de l’autre sont minces.

Le manque d’ambitions des premiers Responsables et le manque de soutien des militants prêts à affronter IBK feront sans doute perdre à l’ADEMA la présidentielle en vue pour ne pas dire la face.

Mohamed Sangoulé DAGNOKO : LE COMBAT

Rédaction

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