Le Ministère de l’Education Nationale a organisé, le mardi 28 juin dernier, une cérémonie de rupture de jeûne suivie d’un dîner de presse. Ont pris part à cette cérémonie, outre les hommes de médias, la fédération nationale des parents d’élèves, l’association des élèves et étudiants du Mali, l’union nationale des enseignants retraités et l’AMS-UNEEM. C’est autour de plats que se sont poursuivis les débats sur les examens et les grèves qui ont émaillé l’année scolaire écoulée. Un point aura surtout retenu l’attention, le Ministre a promis que la rétention des notes par les enseignants ne sera plus tolérée.
De février à juin 2016, l’école sénégalaise a fait face à l’une des plus graves crises de son existence avec à la clé la rétention des notes. Le département de l’éducation avait menacé de radier de la fonction publique tout enseignant retenant la note des élèves. A 48 heures de la mise en œuvre de la mesure, les leaders religieux de Touba (Mourides) et ceux de la secte Tidjania sont intervenus pour calmer le jeux. Chaque partie a alors accepté de se donner une nouvelle chance. Ce n’est pas la grève en soi qui avait sidéré le Ministre de l’Education au point de prendre une telle décision qui peut s’avérer très grave, mais plutôt la rétention des notes des élèves. Une chose qui semble avoir inspiré le Ministre malien de l’Education nationale, Kénékouo dit Barthélémy Togo. Le mardi 28 juin dernier, lors de la rupture de jeûne accompagné d’un diner de presse organisé par son Département, au Centre International de conférence de Bamako (CICB), il a clairement fait savoir que la rétention des notes par les enseignants ne sera plus toléré. Selon lui, aucun texte n’autorise les enseignants à faire de la rétention des notes des enfants. «C’est une méthode de revendication qui n’existe pas», a-t-il dit avant de lancer : «les enseignants sont libres de faire la grève, mais nous n’accepterons plus que les élèves soient pénalisés par la rétention de leurs notes». A l’image de son homologue sénégalais, ira-t-il jusqu’à brandir la menace d’une radiation pure te simple des enseignants « fautifs » ? Pourquoi pas ? On se souvient qu’au cours de l’année scolaire écoulée, le Syndicat des Professeurs de l’Enseignement Secondaire des Collectivités (SYPESCO) qui, pour des arriérés de salaires, avait retenu les notes. Une situation qui a failli conduire à une l’école secondaire à année blanche. On se rappelle également que les menaces brandies alors pas le Ministre n’avaient pas fait fléchir nos syndicalistes qui se sentaient léser dans ses droits. Si les bons offices dépêchés ont permis d’aplanir le différend et la bonne ténue des examens de fin d’année, le Ministre rassure que les enseignants sont des partenaires du Département et que le dialogue ne sera pas rompu. Il s’est d’ailleurs félicité de la bonne tenue de ces examens qui n’ont pas enregistré de fraude et de fuite de sujets cette année. « A cette date, les Rapports qui nous sont parvenus de nos services techniques et les commentaires relayés par les différents observateurs dont, vous messieurs et dames de la presse et des organisations de la société civile ici présentes, n’ont signalé aucune anomalie majeure», s’est félicité le Ministre Barthelemy Togo. Toute chose qui donne raison à son Département qui avait soutenu, avant la tenue des examens, que la fuite des sujets et la fraude aux examens ne relevaient pas de la « fatalité ». Si la bonne tenue des examens est une véritable bataille à gagner, le Ministre invite toutefois à plus de vigilance et de sérieux pour les phases de la correction et du secrétariat. C’est à ce seul prix que l’école malienne, selon lui, retrouvera ses lettres de noblesse d’antan.
A l’endroit de la presse, le Ministre Barthelemy Togo dira: «Vos critiques objectives nous ont souvent servi de boussole, vos analyses lucides ont alimenté nos réflexion et vos réflexions hardies ont bien des fois nourries nos prises de décisions». C’est pourquoi il dira que son Département a su trouver en la presse un «fidèles compagnon»; d’où tout son estime et reconnaissance à l’endroit des journalistes. «Afin de faire adhérer tout le monde à la bonne cause, la presse doit s’engager aux côtés du système éducatif malien», a-t-il conclu.
Mohamed DAGNOKO LE COMBAT