Le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maiga a présidé le lundi 8 janvier 2018 l’ouverture des travaux de l’atelier de formation des parties prenantes à la surveillance de l’industrie extractive au Mali. C’était à l’hôtel ONOMO de Bamako en présence des ministres des Mines et du Pétrole, le Professeur Tiémoko Sangaré, de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, Mme Keita Aida M’Bo et de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Traoré Oumou Traoré. Ont pris part à cette rencontre, le contrôleur général des services publics, Mme Konaté Salimata Diakité et le responsable de l’Unité de gestion du Projet d’amélioration de la surveillance de l’industrie extractive en Afrique francophone subsaharienne (PASIE), M. Célestin Ankamtsene.
Organisé conjointement par le Contrôle Général des services Publics du Mali et le Projet d’amélioration de la surveillance de l’industrie extractive en Afrique subsaharienne francophone, la rencontre vise essentiellement à améliorer la gouvernance, la transparence et la reddition des comptes dans le secteur extractif au Mali. Et aussi dans trois autres pays africains, à savoir le Cameroun, le Burkina Faso et Madagascar. En effet, la gestion des industries extractives est confrontée à certaines problématiques. Il s’agit de la traçabilité des revenus issus de l’exploitation des ressources, du respect des cadres légaux et réglementaires, les politiques et directives régissant le secteur, de la prise en compte des intérêts liés à la protection de l’environnement, du respect du genre et à l’impact socio-économique de ces activités. Cette formation de renforcement des capacités des parties prenantes à la surveillance de l’industrie extractive sur le thème: «Encadrement légal et conventions minières» est initiée pour remédier à la situation. Ainsi, pendant 5 jours, les participants ont abordé avec les experts des thèmes très variés comme la politique minière, la loi minière et les codes miniers, les conventions minières et les normes fiscales internationales. L’atelier a regroupé non seulement les contrôleurs des services publics, mais également les membres de la commission des mines de l’Assemblée nationale, les représentants des ministères en charge des Mines, de l’Économie et des Finances, de l’Environnement et de la Promotion de la femme, de l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite et des organisations de la société civile évoluant, notamment, dans le secteur des mines.
Dans son allocution de bienvenue, Mme Konaté Salimata Diakité, contrôleur général des Services Publics a déclaré que le présent atelier consacre une des étapes importantes dans le cadre du renforcement des capacités des acteurs et parties prenantes à l’amélioration de la gouvernance, du contrôle, de la transparence et de la reddition en général des comptes dans le domaine de l’industrie extractive en général et du secteur minier en particulier.
Pour sa part, le responsable de l’Unité de gestion du PASIE, M. Célestin Ankamtsene, a indiqué que ce projet est une initiative mise en œuvre par le Conseil régional pour la formation des institutions supérieures de contrôle des finances publiques de l’Afrique francophone subsaharienne (CREFIAF). Il ajoutera que le projet est financé par le gouvernement du Canada sur une période de 5 ans pour un montant global estimé à environ 8 milliards de FCFA. Pour lui, la mise en place du projet découle de la volonté de combler le déficit de gouvernance des industries extractives dans les pays riches en ressources naturelles de l’Afrique francophone subsaharienne. Il indiquera en outre que la mise en œuvre du projet PASIE a commencé à susciter l’émergence, dans les pays cibles, d’un environnement favorisant une croissance économique durable et inclusive pour toutes les parties prenantes, par le biais de l’amélioration du contrôle et de la surveillance des activités extractives.
Dans son discours d’ouverture, le Premier ministre a, au nom du gouvernement, adressé ses remerciements au gouvernement canadien et à la firme canadienne «Cowater international» pour leur appui financier et technique à la mise en place du projet PASIE. Soumeylou Boubèye Maïga a rappelé que les objectifs de ce projet cadrent parfaitement avec la vision du président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, d’améliorer la gouvernance dans le secteur minier de notre pays afin qu’il contribue à une croissance économique durable et au bien-être de nos populations. «L’importance de ce projet pour notre pays est évidente eu égard à la part du secteur minier dans l’économie nationale. Le secteur minier contribue pour 70% aux exportations, 25% aux revenus de l’Etat et 8% au produit intérieur brut. Cependant, ces statistiques macroéconomiques ne doivent pas masquer la réalité du déficit de gouvernance au niveau du secteur minier», a-t-il indiqué. Selon le chef du gouvernement, il est loisible de constater que les mécanismes de surveillance du secteur minier n’ont pas suivi le rythme de croissance. «En conséquence, chaque année, des parts importantes de revenus issus des activités extractives font l’objet de déperditions. De même, les lois et les réglementations du secteur ne prennent pas suffisamment en compte les intérêts de la nation. Aussi, ces lois et réglementations sont-elles souvent ignorées tandis que les communautés et les individus encourent d’importants risques liés aux impacts environnementaux et socio-économiques associés au secteur extractif. C’est pourquoi le gouvernement ne ménagera aucun effort pour la réussite du projet PASIE», a-t-il soutenu. Par ailleurs, Soumeylou Boubèye dira que le lancement officiel dudit projet, le 18 avril 2017, par le ministre des Mines et du Pétrole et sa présence aujourd’hui avec quatre autres membres du gouvernement à cette cérémonie, constituent une parfaite illustration de cet engagement. Enfin, il a exhorté les participants à des échanges fructueux pour l’accomplissement correct de leurs missions respectives. En cela, notre pays et nos populations tireront le meilleur profit du secteur minier.
Dieudonné Tembely
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