Les chiffres sont pathétiques en ce qui concerne la gestion des ressources minières dans la région de Kayes. Les patentes que les sociétés minières annoncent avoir payées sont des fois très différentes de celles que la trésorerie de la région dit avoir perçues. Des chiffres de 2015 qui parlent !
Ces chiffres ont été rendus publics par Moussa Ben Deka Diabaté, principal conférencier lors d’un forum initié par le Front d’actions pour la région de Kayes (Fark) ce samedi 23 décembre autour du thème : « Problématique de développement de la région de Kayes, l’impact des Mines et l’accessibilité de la région ! »
Moussa Ben Deka Diabaté est consultant et expert en décentralisation rurale et gouvernance locale. Lors de ce forum qui a réuni les représentants des 7 cercles de la région de Kayes, et parlant de la gestion qu’il juge catastrophique dans la région de Kayes, il a pris exemple sur certaines mines d’or de la localité.
Il s’agit de la mine d’or de Yatela qui, selon Moussa Ben Deka Diabaté, dit avoir versé une patente de 333 848 899 F CFA à la trésorerie de Kayes en 2015. De son côté, et toujours le conférencier, la trésorerie de Kayes dit n’avoir reçu que 290 303 390 F CFA, soit un écart 43 545 509 F CFA.
Pour la mine de Gounkoto, en 2015, la trésorerie de Kayes dit avoir perçu 490 705 563 F CFA comme patente de cette mine et avoir versé 564 311 397 F CFA, soit un écart de 73 605 834 F CFA.
Pour Somilo SA (Loulo), elle dit avoir versé une patente de 1 222 217 841 F CFA à la trésorerie de Kayes en 2015. Par contre, au titre de la même année, cette caisse ne reconnait avoir perçu que 1 062 798 122 F CFA, soit un écart de 159 419 719 F CFA. La mine de Semico-SA (Tabakoto) dit avoir versé 316 762 777 F CFA à la trésorerie de Kayes qui, à son tour ne reconnait avoir reçu de la même société que 275 445 893 F CFA. Soit un écart 41 316 884 F CFA.
Qui vole qui ? Aucune réponse de la part du conférencier selon qui il y a un sérieux problème de redevabilité au niveau des ressources économiques dans la région de Kayes. Un phénomène, dit-il, qu’il faudrait combattre au risque de voir la région disparaitre économiquement dans 20 ans. D’où l’initiative du Fark.
Le Fark veut faire mieux
Après ce premier forum qui a marqué le départ de ses activités, le Front d’actions pour la région de Kayes (Fark) entend très prochainement poser d’autres actes pour une meilleure gestion des ressources dans la région de Kayes.
Pour ce faire, nous indique-t-on, le Fark va initier des sessions de formation à l’endroit des élus municipaux pour renforcer leurs capacités sur la gestion des ressources locales. Des jeunes de la région seront aussi formés à monter des projets pour le développement de la région, confie Boubacar Diabaté, président du Fark.
Djibi Samaké, de retour de Kayes