Sous le thème : «Dépistage et traitement des jeunes, un droit et un devoir », le Mali a procédé le jeudi 30 novembre 2017 au lancement de la journée mondiale et du mois de lutte contre le VIH SIDA. Placée sous la haute présidence de son excellence Ibrahim Boubacar Kéita, Chef de l’Etat, président du Haut Conseil National de Lutte contre le SIDA et présidée par le ministre de la Santé et de l’Hygiène Publique, Pr Samba Sow, la cérémonie d’ouverture de ce double événement s’est déroulée au Palais de la culture Amadou Hampâté Ba, en présence de nombreuses hautes autorités et acteurs intervenant dans la lutte contre le Sida.
« Droit à la santé », une thématique bien illustrative pour l’amorce de l’élimination du SIDA à l’horizon 2030 qui constitue une des priorités du programme de l’objectif de développement durable. Conformément à cela, les autorités maliennes sont bien déterminées pour l’élimination de ce mal du siècle.
Aux dires du secrétaire exécutif du Haut Conseil National de Lutte Contre le SIDA (HCNLS), Pr Moussa Maïga les populations les plus exposées au VIH sont les travailleuses du sexe, des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les utilisateurs de drogues injectables avec respectivement un taux de 24,2%, 13,7% et 5,1%. Quant au taux national il est de 1,1%. Il affirma que l’atteinte des objectifs mondiaux pour l’accélération de la riposte au Mali reste un défi à relever .Il se présente en trois objectifs, d’où l’équation « 90-90-90 ». Pour le premier objectif qui demande que 90% des personnes estimées séropositives connaissent leur statut sérologique, au Mali 56 095 sur 98 218 sont dépistées soit 57% ; pour le deuxième objectif exigeant que 90% des personnes connaissant leur statut sérologique soient sous traitement, au Mali 39 541 le sont sur 88 396, soit 45% ; pour le troisième objectif qui statue que 90% des personnes séropositives sous traitement aient une charge virale indétectable, au Mali ils sont à l’ordre de 1 455 sur 79 556 soit 21%.
Selon lui, des efforts doivent être fournis pour dépister les 42 123 (45%), traiter les 48 855 (55%) et suivre les 78 101 (98%). Pr Maïga de conclure que des reformes importantes sont en cours au Mali, afin d’amorcer durablement l’atteinte des objectifs 3X90
Quant à la coordinatrice résidente du Système des Nations Unies au Mali, Mme Angèle Djohossou, elle dira qu’au cours des 15 dernières années les avancées de la riposte contre le VIH ont été extraordinaires et que des progrès remarquables sont réalisés en matière de son traitement. Ainsi, dira-t-elle, dans son nouveau rapport le programme commun des Nations Unies sur le VIH-SIDA, l’ONUSIDA, révèle qu’en juin 2017, près de 21 millions de personnes séropositives ont désormais accès à la thérapie antirétrovirale contre 685 000 personnes qui étaient sous traitement en 2000. De même, les nouvelles infections du VIH ainsi que les décès liés au SIDA sont en train de décliner dans de nombreuses parties du monde. « Un résultat d’un tel ampleur n’aurait pas été possible sans le courage et la détermination des personnes vivant avec le VIH dans la demande de leurs droits et sans le soutien d’un engagement financier et d’un leadership fort constant » soutient Mme Angèle Djohossou. Cependant, continua-t-elle, le SIDA n’est pas encore terminé. Pour preuve, en 2016, près de 37,7 millions personnes dans le monde vivaient avec le VIH et 1,8 millions personnes étaient nouvellement infectées par le VIH et 1 million de personnes étaient décédées à la suite de maladies associées au SIDA.
Le ministre de la Santé et de l’Hygiène Publique, parlant au nom du président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, dira que le thème de cette année permet de mettre l’accent sur les défis à relever pour l’utilisation des services de dépistage et de traitements : tester et traiter. Pour lui, ces défis sont à relever particulièrement en milieu jeune pour la mise sous ARV à l’échelle mondiale pour toute la population. De ce fait, il a invité les acteurs clés de la lutte à mieux cibler les objectifs précités.
« Le monde n’atteindra pas les objectifs du développement durable et notamment l’objectif de mettre fin à l’épidémie du SIDA d’ici 2030, si les personnes ne parviennent pas à obtenir le droit à la santé » dira le Pr Samba Sow.
Maïmouna Sidibé LE SURSAUT
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