vendredi 22 novembre 2024
Accueil | Société | Le Président IBK à la table ronde sur l’éducation : «Des comportements, des relations sociales auxquelles nul n’aurait jamais songé dans ce pays s’offrent, désormais, à nous comme modèle: un père de famille contesté avec violence, une mère injuriée, sinon battue, un fils indigne devenant un héros».

Le Président IBK à la table ronde sur l’éducation : «Des comportements, des relations sociales auxquelles nul n’aurait jamais songé dans ce pays s’offrent, désormais, à nous comme modèle: un père de famille contesté avec violence, une mère injuriée, sinon battue, un fils indigne devenant un héros».

À la tribune de la table ronde sur l’éducation qui a ouvert ses travaux le lundi dernier pour s’achever aujourd’hui, jeudi, on a senti un Président Ibrahim Boubacar Kéïta s’avouant vaincu par les réalités du moment. Le timing de la veille de la Présidentielle de l’année prochaine par laquelle il espère rempiler pour cinq nouvelles années font de ce réputé cacique, une victime expiatoire à la merci de ses propres collaborateurs. C’est eu égard à cette période charnière qui a de fortes chances d’impacter le choix des Maliens au scrutin de 2018 que certains de ses plus proches se permettent de le narguer en apportant à tout bout de champ leur soutien à leur progéniture ‘’indigne devenant un héros.

«Nous assistons, plus qu’à la seule crise de l’école malienne, à une dépravation des valeurs fondatrices de l’Homme malien et de sa civilisation. Nous, nous sommes quelque part perdus en chemin… Des comportements, des relations sociales auxquelles nul n’aurait jamais songé dans ce pays s’offrent, désormais, à nous comme modèle : un père de famille contesté avec violence, une mère injuriée, sinon battue, un fils indigne devenant un héros», avait laissé entendre le Chef de l’État, le lundi dernier, au Palais de la Culture Amadou Hampaté Ba où s’ouvrait la table ronde sur l’éducation. De tels propos venant du père de la famille Mali à une occasion où on notait la présence du Premier Ministre Abdoulaye Idrissa Maïga, des membres du Gouvernement et des Représentants des partenaires sociaux et techniques et financiers de l’école ; ces propos, disons bien, ne sont pas anodins en soi. Il s’agit plutôt d’un message fort que le Locataire de Koulouba a voulu adresser à ceux-là qui cherchent à jouer avec la sensibilité du moment avec une quasi-certitude en eux que la moindre réprimande du patron pourrait lui s’avérer fatale à la sortie des urnes en 2018. Une tranche de l’électorat, blanc-bec qu’elle soit, est déjà suffisamment endoctrinée pour mettre sa naïveté au profit d’Hommes politiques qui guettent les moindres faits et gestes du décideur numéro 1 ; histoire d’en faire une récupération politique baromètre à le faire chuter.

Certes, on n’en est pas encore là ; mais, avec « un fils indigne devenant un héros» que le Président IBK déplore dans les relations sociales d’aujourd’hui, il vise implicitement deux cibles non des moindres : le père et le fils Bathily qui ne cessent de défrayer la chronique ces derniers temps de par leurs frasques qui narguent plus d’un au sein de la mangeoire du père. Si aujourd’hui le père Mohamed Ali Bathily, Ministre depuis le début de l’ère IBK, et le fils Mohamed Youssouf Bathily, ce fameux chroniqueur rompu dans les injures de la mangeoire de son géniteur, semblent avoir du vent en poupe parce qu’à l’abri des griffes du Kankélétigui ; ils auront tout à perdre demain si le Chef de l’État venait à rempiler pour un second mandat. C’est en tout cas ce que laisse présager l’allusion «un fils indigne devenant un héros» qui a l’allure d’une grogne exprimée par un ex omnipotent désormais limité par les enjeux du moment. Un passage d’IBK par la grande porte lors du scrutin présidentiel de l’année prochaine serait à coup sûr un tsunami qui démolira le père et le fils Bathily du paysage politique en particulier et de la scène malienne en général. Pour preuve, ce duo se sera rendu le mieux à même de subir la fureur du ‘’dragon’’ pour l’avoir trop blessé par soit le rassemblement par-ci par-là des rastas prêts à en découdre avec le régime dans les rues, soit par des sorties acerbes faites sur les réseaux sociaux ou encore par des discours à agacer le Chef de l’État dans son amour propre.

Un autre aspect à déceler aux propos tenus par le Chef de l’État, surtout à celui relatif au fils devenant un héros, est qu’IBK voulait ainsi mettre du baume au cœur du Ministre démissionnaire Mamadou Ismaël Konaté. Celui-ci ayant fini par perdre le duel à distance qui l’opposait à son collègue des affaires foncières, le patron se devait de compatir avec lui pour lui signifier qu’il mesure bien la portée du vent qui est en train de souffler. Rappelons que le Ministre Konaté, touché dans son for intérieur et se sentant lâché par le Grand Boss au profit d’un collègue Ministre, a rendu le tablier à la suite de l’acquittement du fils à papa. Avec tous ces épisodes, c’est 2018 qui promet.

Katito WADADA : LE COMBAT

 

Rédaction

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