Un grand chamboulement serait survenu lors du dernier Conseil d’Administration de la société Energie du Mali (EDM sa). Selon nos sources, Industrial Promotion Services West Africa (IPS WA), un partenaire stratégique, qui fait partie du Réseau Aga Khan de Développement (AKDN) aurait décidé de retirer de la société ses actions, estimées à près de 34%. Ce qui ne présage pas d’un bon avenir pour EDM sa et pour ses clients.
Sous la houlette de son président M. Ibrahim Bocar Daga, le conseil d’administration de la société Energie du Mali (EDM sa), s’est réuni le 18 septembre 2017. L’ordre du jour de ce conseil, qui s’est tenu dans un contexte marqué par la relance économique, portait essentiellement sur l’examen et l’adoption des états financiers au titre de l’exercice clos le 31 décembre 2016. A l’ouverture de la rencontre, le PCA indiquera, au compte des résultats, que les produits sont passés de 187 milliards de F CFA au 31 décembre 2015 à 197 milliards au 31 décembre 2016, soit une hausse de 5,3%. Quant aux charges, elles s’élèvent à 223 milliards de F CFA en 2016 contre 200 milliards de F CFA au 31 décembre 2015, soit une augmentation de 11,5%. Ce qui fait que le résultat net de la société s’est établit à -26 milliards de F CFA en 2016, contre -13 milliards de FCFA pour l’exercice 2015. Ce résultat prouve que la situation financière de la société Energie du Mali est des plus inquiétantes. Et, ce n’est pas le président du Conseil d’Administration de la société qui dira le contraire. Car, selon lui, les perspectives à moyen terme demeurent préoccupantes en l’absence de mesures permettant de faire face aux dépenses d’exploitation de plus en plus croissantes, au regard de la progression de la demande. Il estime, qu’il est attendu une amélioration de l’exploitation et de la situation nette avec la mise œuvre de projets structurants dont plusieurs sont en phase d’implémentation. Tels que les projets d’approvisionnement en énergie électrique avec des coûts de revient moins onéreux. Poursuivant, M. Daga soulignera que le retard constaté dans l’exécution de ces projets détériorera de manière durable la situation de l’entreprise. Il s’agit entre autres du projet d’interconnexion avec le Ghana via le Burkina Faso prévu pour 2019, le projet d’interconnexion avec la Guinée prévu pour 2020, dans le cadre du réseau WAPP. Il y a aussi le projet d’aménagement hydroélectrique de Kenié reprogrammé pour 2018, le projet d’aménagement hydroélectrique de Gouina et les projets de production d’énergies renouvelables, comme le solaire qui commence à être compétitif.
Ainsi, malgré les plans de redressement financier, les subventions de l’Etat et la vaste campagne de recouvrement des factures impayées, on constate avec inquiétude que la Société EDM sa, qui est un acteur du développement et de la promotion des secteurs d’électricité au Mali, s’enfonce encore et toujours davantage. Selon nos sources, après avoir passé la période de pointe 2017, sur la pointe des pieds, EDM sa connait aujourd’hui d’énormes difficultés techniques et financières. Ces difficultés sont dues en grande partie au retard dans les investissements structurants, poussant EDM-SA à recouvrir aux solutions de dépannage que sont les locations. Or, selon notre source, les locations créent d’énormes difficultés financières et aggravent du coup le déséquilibre financier dû à l’inadéquation entre le prix de revient du kWh et le prix de vente fixé par les autorités.
Pour ne rien arranger, Industrial Promotion Services West Africa (IPS WA), un partenaire stratégique, qui fait partie du Réseau Aga Khan de Développement (AKDN) aurait décidé, selon nos sources, de retirer de la société ses actions, estimées à près de 34%. Ce qui augure des lendemains financiers obscurs pour la société.
Dieudonné Tembely