La Résolution 2374 (2017), créant un régime de sanctions ciblées contre les auteurs de blocage de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale au Mali issu du processus d’Alger, voté le mardi dernier par le Conseil de Sécurité des Nations Unies, fait ses premiers effets. En effet, au Nord de notre pays, la CMA et la Plateforme qui se disputaient depuis des lustres le leadership de la Région de Kidal ont rendu public hier, jeudi 7 courant un communiqué conjoint pour annoncer une trêve de 15 jours.
«Considérant la nécessité de poursuivre les discussions en cours en vue de parvenir aux objectifs fixés par l’accord de trêve du 23 août 2017, la coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) et la Plateforme du 14 juillet d’Alger exprimons notre consentement à poursuivre, dans les mêmes termes, la trêve pour une durée de 30 jours renouvelables à compter du 6 septembre 2017, date de l’expiration de cet accord», indique notamment le communiqué dont copie nous est parvenue.
Ces deux groupes par ce communiqué, annoncent proroger, pour un délai supplémentaire de 30 jours, à compter de mercredi 6 septembre, une trêve de 15 jours convenus qu’ils comptent tous respecter.
.Cette décision, lit-on dans la même déclaration, «communiquée aux témoins dudit accord, notamment la communauté internationale, le Chef de file de la médiation internationale ainsi qu’au Gouvernement du Mali, et fait foi de notre engagement commun à tout mettre en œuvre pour créer un climat propice à la mise en œuvre intégrale de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger».
La première période de trêve avait été signée dans un contexte de vives tensions entre la CMA et la Plateforme. En juillet dernier, les deux parties s’étaient violemment affrontées aux portes de la ville de Kidal, dans l’extrême Nord du pays. Ces heurts avaient porté un coup dur au processus de mise en œuvre de l’Accord de paix.
C’est pour prévenir de tels affrontements entre ces mouvements signataires de l’accord que le Conseil de Sécurité de l’ONU a adopté, mardi dernier, une Résolution portant régime de sanctions.
Aux termes de cette Résolution, «tout individu ou entité qui viole le cessez-le-feu ou entrave la mise en œuvre de l’accord s’expose aux sanctions consistant à interdire de voyager et à geler des avoirs financiers des personnes obstruant la mise en œuvre de l’accord». C’est dire, donc, que l’annonce de la prolongation du cessez-le-feu est assimilable au tout premier corollaire du durcissement de ton du côté de Washington.
Katito WADADA : LE COMBAT