A quelques jours de la fête de Tabaski, comme d’habitude, le Grand Marché de Bamako est plein à craquer de clients et de marchandises de tous genres. Toutefois, chez tous les commerçants et les clients, le leitmotiv est le même: «Le temps est difficile ». Ce qui explique, d’après eux, le ralentissement des achats malgré l’affluence.
Comme d’habitude, à chaque approche de la fête, le Grand Marché de Bamako grouille du monde. Le marché est rempli de commerçants étalagistes, boutiquiers, vendeurs à la sauvette, crieurs publics avec de toutes sortes de marchandises. Les clients sont au rendez-vous. Certains se promènent pour prendre le prix des marchandises de leurs choix avant l’achat, d’autres discutent et/ou font leurs achats. Mais tous les maliens déplorent la cherté des marchandises et se plaignent de la hausse des prix. Selon Mme Koné Fatoumata Thérera : «Rien n’a changé au marché. Au contraire, les prix ont presque tous varié en hausse cette année encore. Ce sont seulement les prix du basin et d’autres tissus et chaussures qui sont restés stables ici au Grand Marché de Bamako. Le marché de l’année passée et celui de cette année est à peu près le même parce que tout est devenu cher durant ces dernières années».
De leur côté, les commerçants se plaignent du ralentissement du marché ; car, selon certains interlocuteurs, il y a moins de clients et que jusqu’à présent le marché n’est pas encore sollicité au top comme se faisait dans les autres années avant la crise du Nord.
Pour Karim Kanouté, vendeur d’habits d’enfants, à l’instant, le marché demeure quelque peu ralenti. «Car le temps est difficile pour les gens. Or, il y a toutes sortes de marchandises pour satisfaire la demande des clients. Le marché de cette année, par rapport à celui de l’an dernier, est timide. Car, à pareil moment de l’année passée, le marché était bondé avec de clients qui venaient de tous les horizons. Or, cette année, c’est lent. Chez moi, le prix des habits est à la portée de tout le monde, ça varie entre 3000 et 15.000 francs CFA», nous a expliqué notre interlocuteur. Mohamed Bathily, un vendeur de Bazin, estime, quant-à-lui, que le marché est un peu mieux. Selon lui, depuis la crise que le pays traverse toujours, les gens n’ont pas beaucoup de moyens. Mais, cela n’empêche que les affaires marchent, en tout cas chez nous ici. «Bien entendu, à chaque année ses réalités, en conséquent, le marché ne peut rester le même à toutes les fêtes annuelles. Surtout que les dépenses des parents deviennent d’année en année nombreuses et chères. Les gens viennent discuter les prix des marchandises mais n’ont pas les moyens de les acheter. Vraiment, même si chez nous les vendeurs d’habillement les gens sont contraints de venir, force est d’admettre que ça ne va pas, le pays est dur», constate Bathily.
Pour Mohamed, vendeur de chaussures, à l’approche de la fête, le marché n’est pas totalement au top. Les gens se préoccupent d’abord de l’achat des moutons. Donc, pour l’habillement, c’est, souvent, à la dernière minute.
Pour sa part, cette coiffeuse nous confie que le marché de la fête de Tabaski s’annonce bien. «Les clientes commencent à venir petit à petit. Et, comme d’habitude, notre clientèle n’arrive massivement qu’aux dernières minutes. Donc, après l’achat des habits, les chaussures, les moutons, etc. De ce fait, malgré toutes les difficultés financières, l’espoir y est permis. En tout cas, il y a de l’affluence sur marché de Bamako», nous a confié notre coiffeuse.
Mariam Sissoko et Fatoumata Bintou Tounkara, Stagiaires : LE COMBAT