L’ADEMA-PASJ a difficilement accouché d’un nouveau bureau à la suite du congrès tenu ce week-end. L’Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice (ADEMA-PASJ) a terminé ses assises dans une ambiance de tensions entre les différents acteurs. Tard dans la soirée, il était difficile de savoir si le vote allait se tenir. Pour cause, les tractations menées par les sages du parti pour essayer de faire baisser la tension avaient échoué et chaque partie était campée sur ses positions.
De six potentiels candidats annoncés, seuls deux noms revenaient dans les bouches : Tiémoko Sangaré, président sortant, était face à Marimnathia Diarra, membre du CNT. Toutefois, Abdoul Karim Konaté dit Empé, Adama Noumpounon Diarra et Yaya Sangaré, ancien ministre de la Communication, pressentis au départ ont tous désisté sous la pression de certains hauts cadres du parti.
Un nouveau bureau sur fond de tensions
Le 6econgrès a difficilement accouché d’un nouveau directoire. La bataille pour la présidence du bureau exécutif a été jouée dans les coulisses, c’est-à-dire que, jusqu’à tard dans la soirée d’hier, dimanche 17 octobre 2021, il était difficile de savoir si le vote allait avoir lieu. Il a fallu l’intervention des sages du parti pour éviter le pire, raconte certaines sources, pour essayer d’aplanir les divergences.
Pour cause, deux tendances veulent faire exploser la ruche. Selon les informations, il y avait deux tendances farouchement opposées sur le choix du nouveau président devant prendre les rênes du parti. La première tendance serait favorable à la continuité, c’est-à-dire le maintien du président sortant, Tiémoko Sangaré. Selon les mêmes sources, cette tendance avait les bénédictions de l’ancien président, Pr. Dioncounda Traoré. Et c’est lui qui aurait convaincu les autres potentiels candidats comme Karim Konaté dit Empé, Adama Noumpounon Diarra et Yaya Sangaré d’abandonner la course au profit de Tiémoko Sangaré. L’autre tendance acquise à la cause de Marimathia Diarra, secrétaire de l’ADEMA et membre du CNT est lui, soutenu par certains caciques du parti favorables au changement à la tête de la formation.
L’ombre de Seydou Coulibaly
La tendance Marimathia Diarra, selon des indiscrétions, roulerait pour le soutien au président de Benka. Ce qui aurait provoqué la réaction des sages du parti qui n’ont pas voulu céder.
De hauts risques d’embrouille en l’air, lorsqu’on sait que les partisans de Marimantia ne sont nullement d’accord avec les compromis ou arrangements et jureraient d’aller jusqu’au vote pour enlever le fauteuil, Empé s’étant rallié à Marimantia. Le vote pour le fauteuil pourrait se tourner à l’avantage de Marimantia. Et Dioncounda risquerait de perdre la sympathie et le respect de beaucoup de jeunes du parti. Or, le changement à la tête du parti risquerait de faire voler en éclat l’ADEMA quand on sait que les ambitions, c’est de soutenir une candidature extérieure au parti. De nos sources, il s’agirait précisément du président du Mouvement Benkan, Seydou Coulibaly qui, depuis un moment, guette le soutien de ce grand parti afin de se donner une petite chance d’existence en tant que politique.
Au moment où nous mettons cet article sous presse, les tractations étaient en cours au CICB entre les deux tendances et les sages du parti afin de procéder au vote. Mais quel impact aura cet accouchement douloureux sur la force de mobilisation de ce grand parti lors des futures élections présidentielles ? Difficile de répondre, mais tout déprendre de la capacité du nouveau président élu.
Nous y reviendrons…
Kevin KADOASSO LE COMBAT