Sans doute, la révolution démocratique malienne a vécu. Son souffle s’est arrêté le jour de son 29e anniversaire.
Beaucoup sont désormais d’avis que les législatives du 29 mars 2020, tenues trois jours après le 29e anniversaire de la révolution démocratique malienne de 1991, consacrent l’enterrement de cet acquis pour lequel les Maliens se sont battus farouchement il y a presque trente ans. Ce ne sont malheureusement pas de soupçons querelleurs, mais bien des faits trop évidents pour ne pas être remarqués. Cette année, toute la phraséologie emphatique et les communications tous azimuts assourdissantes quant à la pérennité des acquis de l’insurrection populaire de 1991 ayant donné naissance à la révolution démocratique malienne et au multipartisme intégral ont disparu. Aucune festivité d’anniversaire n’a été programmée. Pas même de dépôt de gerbes de fleurs au monument du 26 mars par le président de la République. Ce dernier, dans son adresse à la nation du 25 mars, n’en a d’ailleurs pas soufflé un traître mot. Très certainement, en grand maître de l’agenda national, il doit savoir pertinemment que le 26 mars a pleinement vécu et qu’il est en train de travailler, lui Ibrahim Boubacar Keïta, à une évolution majeure, en l’occurrence l’organisation prochaine d’un référendum constitutionnel pour accélérer l’indépendance de l’Azawad. À quoi ça servirait alors de ressasser les bienfaits d’une révolution qui ne vaudra plus pour les futurs Azawadiens? Pour ceux qui n’ont pas compris avant, c’est parti! Le 26 mars a été enterré le 29 mars, jour des législatives « Coronavirus ».
LE FOUINEUR