Les résultats provisoires en attendant la confirmation de la Cour Constitutionnelle, ont permis à l’URD et à l’ADEMA de se qualifier pour le second tour des élections législatives partielles de Baraouéli. Ces résultats, loin d’être une surprise ont permis de tirer deux enseignements. Le premier semble être la désaffection du peuple envers le parti majoritaire, le RPM, qui peine à assurer la sécurité, le bien-être et à redonner confiance aux maliens. Le second est non seulement la percée de l’Opposition, mais aussi l’amélioration du score de l’ancien premier ministre Moussa Mara, qui s’affirme aujourd’hui comme un prétendant sérieux à la succession d’IBK en 2018. Cette élimination du RPM dès le premier tour est-il le signe avant-coureur d’une défaite de ce parti et de son candidat aux élections présidentielles ? La coalition de la majorité va-t-elle être unie face au candidat de l’Opposition pour une victoire de l’ADEMA ? Moussa Mara aura-t-il tort de ne pas soutenir le candidat de la majorité, qui normalement devait faire bloc derrière le candidat de YELEMA comme ce fut le cas en Commune V pour le RPM et à Yorosso pour l’ADEMA ?
En faisant la somme des voix obtenues par les partis de la Convention de la Majorité Présidentielle, CMP, logiquement le candidat de l’ADEMA doit gagner au second tour des élections législatives partielles de Baraouéli. Cette probable victoire du candidat de l’abeille serait une réalité si, d’une part des consignes sont données par tous les partis de la majorité pour soutenir l’unique candidat de la CMP face à celui de l’Opposition et d’autre part si le report de voix se passait normalement. A analyser de près, tous les indices attestent du manque d’unité et de cohésion au sein de la CMP. Sinon pourquoi la CMP n’a pas fait bloc derrière le candidat de YELEMA, le parti de l’illustre disparu comme elle l’avait fait en commune V après le décès du député RPM et à Yorosso après celui de l’ADEMA ? Aujourd’hui tout porte à croire que les partis de la CMP ne regardent plus dans la même direction. L’ancien premier ministre Mara réfléchira mille fois avant de donner une quelconque consigne de vote en faveur du candidat de la CMP et personne ne lui en voudrait s’il faisait le contraire de ce qu’il devait logiquement accomplir. Donc l’ex premier ministre Mara semble désormais avoir la clef de la porte du bonheur pour l’un et pour l’autre candidat. Avec ses 5149 voix et quatrième après le RPM qui a 6 910 voix, il peut faire basculer la tendance en faveur du candidat de l’Opposition qui est arrivé largement en tête avec 11 112 voix suivi de l’ADEMA avec 8 314 voix.
Quant à la contreperformance du RPM, elle semble traduire le malaise socio politico-sécuritaire et du ras-le-bol généralisé du peuple, qui pendant près de 3 ans n’a vu que désolation, corruption, insécurité, manque d’emplois, manque d’éducation et de formation. Comme pour paraphraser le Rappeur Mylmo qui dit voir venir une crise institutionnelle en 2018, car avec un bilan désastreux la victoire d’IBK relèverait du mirage et du miracle.
Youssouf Sissoko