Incroyable! Au moment où Soumeylou Boubeye Maiga, le PM d’IBK et ses acolytes matent des Hauts Responsables à main nue, emprisonnent des petites filles, des femmes enceintes, des mamans, le Centre du pays brûle. En effet, hier vers 18 heures, des hommes identifiés comme des Donzos ont fait irruption dans la ville de Bankass et environnants, pour faire sortir les populations en leur enjoignant de mettre le feu à la gendarmerie Nationale du Mali. Les gendarmes, eux, se sont réfugiés dans le Camp de Garde, leurs maisons en feu, la gendarmerie également. La raison de cette attaque n’est autre que l’arrestation de quelques-uns parmi ces Donzos, soupçonnés d’avoir assassiné plusieurs Peuls ces temps-ci dans le Centre.
Dimanche dernier, nous avons été informés des menaces proférées par les Donzos furieux, à l’encontre des autorités maliennes. Un ultimatum a été lancé en demandant aux gendarmes et gardes de libérer immédiatement les Donzos qu’ils ont arrêtés, sans quoi, le sang coulera à flots.
Chose dite, chose faite ! Hier vers 18 heures, des dizaines de Donzos sont revenus à la charge. La panique était à son comble, selon un témoin joint au téléphone.
Les populations de Bankass et environnantes sont sorties sur ordre de ces hommes armés en les obligeant de brûler la gendarmerie. Une façon de les mettre en avant et pour après venir en renfort.
Nous avons interrogé un habitant de la localité au téléphone qui se dit avoir la peur dans le ventre. « Ils ont brûlé des pneus et ils ont brûlé les habitations des gendarmes également. On ne voit que la fumée noire à plusieurs kilomètres » nous informe-t-il.
Puis, il ajoute : « tous les gendarmes ont quitté la Gendarmerie pour rejoindre avec leurs familles le Camp des gardes. Nous avons peur. Mais que font nos autorités ? Nous volons sortir de cet enfer. Et si les gendarmes s’en vont en nous abandonnant, que se passerait-il ? » Tant de questions posées auxquelles nous sommes restés perplexes et impuissants.
Tout ce que l’on puisse dire c’est que ni Boubeye, ni IBK ne sont touchés par les barbaries que sévissent les populations dans le Centre. Et,nos autorités sont dans leurs bureaux climatisés, leurs maisons de luxe barricadées et entourées de soldats alors que les populations du Centre du pays meurent à petit feu.
À l’heure où nous mettions sous presse, nos sources nous annoncent que les Donzos disent revenir sous peu, car cette attaque n’était qu’un simple avertissement. Ainsi, ils ont lancé un nouvel ultimatum dans lequel ils ordonnent aux gendarmes et aux soldats de quitter sans délai la zone, dans le cas contraire ils seront tous des cadavres.
Par la même occasion, un conseiller nous confie qu’il y a un mois de cela, dans un autre village avoisinant de Bankass, ces mêmes personnes se sont rendues dans un lieu de cérémonie de baptême, où ils ont tué 10 personnes, dont des femmes enceintes. Aujourd’hui, ces personnes vivantes dans les zones en danger sont traumatisées par les atrocités qui sont devenues leur quotidien.
Sadio Bathily : LE COMBAT