Le Premier ministre, Chef du Gouvernement, M. Moctar Ouane a présidé le vendredi 27 novembre 2020, une réunion de concertation sur la feuille de route pour la mise en œuvre des recommandations du Forum national sur la violence en milieu scolaire et universitaire et son plan d’action. Cette rencontre a enregistré la présence du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, celui de l’Éducation nationale, on notait la présence de plusieurs autres membres du gouvernement, de responsables de l’université de la sécurité nationale et d’acteurs de la société civile, tous impliqués dans la gestion de l’école malienne.
Dans son discours introductif, le Chef du Gouvernement a rappelé la place prépondérante de l’école comme « lieu de transmission des valeurs et des savoirs », dans l’éducation des enfants. Cette école malienne, jadis enviée dans toute la sous-région, offre malheureusement aujourd’hui un triste spectacle qui « questionne sur l’avenir même de la nation ». En effet, elle est gangrenée par une « violence endémique, entretenue et utilisée comme mode d’action par des groupes d’étudiants, qui est en passe de compromettre toutes les politiques éducatives de notre pays ». Au fil des ans, l’espace scolaire, a regretté le Chef du Gouvernement, « est devenu hautement criminogène » ; en cela que des armes de toutes sortes y circulent, que le trafic et la consommation de stupéfiants y prospèrent, alimentant vandalismes, agressions, humiliations et viols, perpétrés au quotidien sur d’autres étudiants, sur des professeurs ou sur le personnel administratif et technique.
Il a déploré « qu’au moment où certains pays inaugurent des bibliothèques ou des centres d’excellence, que nous en soyons réduits au Mali à pleurer nos morts, ces élèves, étudiants, enseignants victimes d’actes de violences dans un espace qui a pour vocation, de cultiver la fraternité, l’esprit de tolérance et l’ouverture d’esprit. »
Ce triste constat ainsi que l’échec de nombreuses initiatives visant à juguler le phénomène ont conduit les autorités de la Transition, à faire de « la refonte du système scolaire » un axe prioritaire de la Feuille de route, dont la mise en œuvre va nécessiter « l’union sacrée de l’ensemble des Maliens autour de l’école ».
La feuille de route pour la mise en œuvre des recommandations du Forum national sur la violence en milieu universitaire et son plan d’action dont la présentation aux acteurs de l’école était l’objet de la rencontre, vise à agir selon le Premier ministre, sur les causes de la violence en vue d’avoir une école apaisée. Le Gouvernement a-t-il conclu, est déterminé à jouer toute sa part. C’est pourquoi il « invite tous les acteurs et tous les partenaires à se donner la main pour sauver l’école ».
Au terme des débats qui ont suivi la présentation des différents documents par les deux ministres en charge de l’Éducation et de l’Enseignement Supérieur ainsi que par le Colonel Nouhoum N’Diaye, Haut Fonctionnaire de Défense au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, toutes les parties se sont accordées pour la prise de mesures vigoureuses visant à ramener l’école à son objectif premier : Assurer l’éducation des enfants dans la sérénité et la sécurité. Avec la prise des mesures fortes visant à ramener l’école malienne à son rôle premier, l’on peut penser à la fin de la violence constatée ces dernières années.
Bourama Kéïta