jeudi 21 novembre 2024
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Une autre forfaiture de la classe politique  

L’on savait la classe politique extrêmement divisée, mais nul ne pouvait imaginer qu’elle était égocentrique au point de renier, voire remettre en cause ce qu’elle avait fait la seule condition non négociable de sa participation aux différentes joutes électorales, à savoir la mise en place d’un organe unique de gestion des élections. Par un fallacieux fétichisme de délai imparti pour la fin de la transition, la classe politique a remis en cause la possibilité de mettre en place le fameux organe unique.  » il ne reste plus que huit mois, on n’aura pas le temps de mettre en place cet organe unique, parce que nous n’accepterons qu’il y ait un jour de plus de prorogation « . C’est en substance ce qu’on entend de la part de certains leaders politiques. Comment la gravissime crise qui est celle du Mali peut laisser indifférent ceux qui sont censés nous gouverner ? Comment peut-il continuer à préparer le lit à d’autres militaires pour qu’ils s’emparent du pouvoir quelques mois après une autre élection présidentielle bâclée, tripatouillée, avec les mêmes organes qui ont montré leurs limites ?

Le refus de mettre en place un organe unique de gestion des élections au motif que le délai imparti est court, est non seulement une forfaitaire de la classe politique, mais aussi et surtout, prouve à suffisance qu’elle est immature, égocentrique et farfelue.

Par cette décision, pour le moins irresponsable, elle s’est non seulement discréditée aux yeux de l’opinion nationale, mais aussi, elle a prouvé qu’elle n’est pas digne de confiance d’où la nécessité de réaliser l’alternance générationnelle sur l’échiquier politique. Aujourd’hui, tout porte à croire que ce sont les anciens dignitaires du régime IBK qui sont à la manœuvre pour saboter la transition. Ils n’ont toujours pas digéré la chute de leur régime et sont prêts à mettre des bâtons dans les roues de la transition conduite par leurs bourreaux, à savoir les leaders du M5-RFP. Sinon, comment comprendre que tous les fora tenus sous IBK pour une sortie définitive de crise politique aient décidé de mettre en place un organe unique pour minimiser les contestations postélectorales, il n’a fallu que la chute de ce régime pour que les artisans de cette décision jurent par le Coran et la bible qu’il n’est pas possible maintenant de mettre en place un organe unique de gestion des élections ?

Il revient au M5-RFP et à la junte de s’assumer pour sortir le Mali de ces séries noires et interminables d’instabilité politique avec son corollaire de coups d’Etat à répétition, en dotant le pays d’institutions indéboulonnables et cela quel que soit le temps qu’il faut pourvu tout simplement qu’ils soient des modèles et qu’ils donnent le bon exemple de droiture, d’honnêteté, d’humilité, de probité et de patriotisme. En empruntant le droit chemin, que les autorités de la transition se rassurent qu’elles auront le soutien ferme et entier du peuple, pour le reste  » on s’en fout ‘ car selon un adage bien connu de chez nous, un ancien chef de village ne se battra jamais pour la prospérité de ce même village.

En somme, le colonel Assimi Goita, sur qui désormais le peuple fonde de l’espoir, doit s’assumer pour l’histoire et pour la postérité, en engageant d’ores et déjà les réformes indispensables pour le Mali kura. Si à l’œuvre l’on se rend compte que le délai imparti ne saurait être tenu, qu’il consulte le Premier ministre Choguel Kokalla Maiga et toute la classe politique pour ensuite prendre la décision de proroger de neuf mois afin de parachever l’œuvre entamée. Si l’ancienne majorité n’est pas d’accord, elle peut aller au boulevard de l’indépendance.

Youssouf Sissoko INFO SEPT 

Djibril Coulibaly

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