samedi 23 novembre 2024
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Une aubaine pour les opportunistes

Du rafistolage ! Un travail peu sérieux ! Ce sont, entre autres, les avis de nombreux juristes sur le projet de révision constitutionnelle qui doit être soumis au peuple par référendum le 9 juillet 2017. Et faute d’arguments crédibles, pertinents et percutants, la majorité présidentielle tombe maladroitement, comme à ses habitudes, dans le déni de la réalité en essayant de justifier l’injustifiable.
Comme le soulignait si bien un observateur, « le plus triste dans les justifications de cette révision est que l’on entend jamais parler du peuple ». En effet, à entendre les partisans du « oui », ce projet est conçu pour « respecter l’accord » (accord pour la paix et la réconciliation nationale) ou que « c’est une exigence de la communauté internationale ».
Mais, jamais, ils n’invoquent « la volonté du peuple malien ». Certainement le seul mensonge dont ils se réservent. Heureusement que le peuple a tenu à se faire entendre le 17 juin 2017 par une marée humaine dans les rues de Bamako.
Et d’après le clan, si les Maliens ne votent pas « oui » le 9 juillet prochain, c’est le ciel qui va leur tomber sur la tête. Et si le débat sur la révision constitutionnelle a conforté une conviction en nous, c’est que certains sont prêts à tout pour défendre leurs intérêts. Ainsi, pour défendre un projet auquel aucun citoyen digne de ce nom ne peut jurer du bien-fondé, la majorité a battu le rappel des opportunistes. La panique dans les allées du pouvoir est une véritable aubaine pour ceux-ci.
Des individus qui ont renié toutes les valeurs pour l’argent en s’imposant dans la grâce du régime. Ils sont passés maitres dans le chantage. Leur conviction, la direction du vent ! C’est à eux qu’il revient de faire le sale boulot parce que personne dans la majorité ne veut se mouiller. Et faute de d’arguments convaincants, ils retrouvent ceux qui est naturel en eux : le mensonge, la calomnie, la manipulation, l’intox…
Ainsi, on a vu le président du Rassemblement pour le développement et la solidarité (RDS) contester l’absence de l’armée et de l’administration malienne à Kidal dans un débat télévisé (Africable, le vendredi 16 juin 2017). Un vieillard (77 ans) qui n’a pas honte de mentir sans vergogne devant des millions de téléspectateurs, majoritairement constitués de ses enfants et petits-enfants ?
On ne peut voir cela que dans une République d’opportunistes. Et de surcroit un supposé professeur qui doit être un exemple de vertu, un repère en termes de valeurs. Mais, le papy est prêt à pactiser avec le diable se garantir à jamais une retraite dorée. C’est ainsi qu’on l’a vu essuyer à Kati les rangers et souliers des membres du Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat (CNRDRE)) après le stupide coup d’Etat du capitaine Amadou Haya Sanogo le 22 mars 2012.

Du mépris pour le Malien honnête et travailleur
Mais, ce vieux est un laudateur indécrottable qui y trouve son bonheur. Qui ne se souvient pas aussi de sa fausse colère et ses remontrances les 11 et 12 mars 2017, lors du 3e congrès ordinaire du RDS, à l’égard des supposés détracteurs du président Ibrahim Boubacar Kéita.
Il avait profité de l’aubaine pour réaffirmer le soutien total de son parti aux actions du président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, et son gouvernement. Et quelques jours après, il a reçu sa récompense. Il a été propulsé président du conseil d’administration de la Société malienne de gestion de l’eau potable (Somagep). Et c’est loin d’être la portion congrue pour un retraité qui doit souvent chercher la queue du diable en vain.
Une République des opportunistes ! C’est hélas ce que ce pays est devenu avec ce régime. Du moins il a accentué le phénomène parce que avec le futur empereur du Mandé, seuls les bénis oui-oui sont admis à servir le clan de prédateurs qui n’ont que mépris pour le Malien honnête et travailleur.
Le Mali est devenu un pays des opportunistes où la conviction est loin d’être la chose la mieux partagée. Aujourd’hui être un homme consciencieux et de conviction est un lourd handicap dans ce pays où seuls les incompétents et les individus sans vergogne sont promus parce capables de faire le sale boulot pour s’assurer une promotion et une situation financière confortable. Comme le disait récemment un patriote, « la seule chose qui compte c’est de vivre dans le luxe même au prix de bafouer son honneur et sa crédibilité ».
C’est ce qui explique sans doute le manque de rigueur et de sérieux dans l’élaboration d’un document aussi vital que la Constitution du Mali. Parce que ceux qui ont été chargés de l’élaborer se sont préoccupés de leurs intérêts personnels que de l’avenir réel de cette nation.
De 2012 à nos jours que d’humiliations pour ce pays et ses citoyens ! On nous piétine, on nous humilie… Le Mali est aujourd’hui comme orphelin et/ou veuve sans défense dans une jungle où chacun ne se préoccupe que de ses intérêts.
Incapable d’élever la voix pour défendre notre honneur et notre dignité, IBK et son clan veulent aujourd’hui nous imposer l’humiliation suprême : vivre dans un pays dont la Constitution est dictée par l’extérieur pour satisfaire les lubies de bandits armés et de mercenaires que la France a armés pour nous déstabiliser !
Allons-nous accepter de tomber si bas ? Non ! La France déguisée en communauté internationale peut tenir le régime par ses travers, mais pas le peuple malien.
C’est pourquoi, pour paraphraser mon ami et mburankè (beau-père) Fousseyni Camara, le samedi 17 juin 2017, des Maliens ont montré au monde que ce peuple a encore du ressort. Et, a-t-il précisé dans une publication dans un forum de discussion, « ceux qui, du haut de leur suffisance, traitaient les patriotes d’aigris et d’apatrides n’ont qu’à se dépêcher pour rejoindre le bon côté de l’Histoire. Ce mouvement ne s’arrêtera plus » !
Le Mali est en marche et aucune considération partisane ou politicienne ne pourra l’arrêter. Il en va de l’avenir de ce pays ! Notre engagement à poursuivre cette marche, quel que soit le prix à payer, déterminera du Mali que nous voulons laisser à nos enfants, aux générations futures.
Hamady Tamba LE REFLET

Djibril Coulibaly

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