Le parti URD a présenté ses vœux de nouvel an à la Presse le mardi 30 janvier 2018. Une occasion saisie par l’honorable Soumaila Cissé, président de l’URD et non moins, chef de file de l’Opposition, pour revenir sur les faits marquants de l’année 2017, surtout au niveau national. Ainsi, pour Soumaila Cissé, «l’année 2017, tout en étant riche en évènements a été particulièrement éprouvante pour les journalistes». 65 journalistes et collaborateurs ont été tués selon le bilan publié le 19 décembre 2017 par l’ONG «Reporters sans frontières» contre 74 en 2017. L’ONG relève que dix femmes journalistes ont été tuées en 2017, contre cinq en 2016. Pour M. Cissé, cela est «tout simplement inadmissible et révoltant». Outre les journalistes assassinés, «Reporters sans frontières» a recensé un total de 326 journalistes emprisonnés dont 202 journalistes professionnels, 107 blogueurs et 17 collaborateurs des médias, contre 348 en 2017. Si la tendance générale est à la baisse, selon l’ONG, c’est en raison de «la prise de conscience croissante de la nécessité de mieux protéger les journalistes et la multiplication des campagnes menées en ce sens par les organisations internationales et les médias eux-mêmes», mais c’est aussi par le fait que «des pays, devenus trop dangereux, se vident de leurs journalistes».
«Je ne cesserai jamais de rappeler que l’URD est disposée à approfondir et à appliquer toutes les initiatives visant à protéger les journalistes contre ces exactions. Aucun patriote digne de ce nom ne peut et ne doit se taire face à une telle situation. La liberté d’expression chèrement acquise doit être jalousement entretenue pour le confort de la démocratie» indique-t-il. Ainsi, de la 122ème place en 2016, selon le classement de la liberté de la presse publié en 2017, le Mali est passé à la 116èmeplace et reste toujours dans la zone rouge. Ce qui est également «inadmissible» pour le premier responsable du parti de la poignée de mains. «Les difficultés qui caractérisent l’exercice de votre profession sont donc réelles et les obstacles nombreux. Or pour redresser notre pays, retrouver l’unité nationale et restaurer l’autorité de l’Etat, il nous faut nécessairement renouer avec la liberté et la justice. Cela passe nécessairement par une presse de qualité, indépendante et plurielle, et disposant de moyens adéquats et de personnels bien formés» a-t-il fait savoir. Pour M. Cissé, «au Mali on est loin de cet objectif. Le constat est triste et alarmant. Il y a deux ans le journaliste Birama Touré a mystérieusement disparu. Les enquêtes ouvertes n’ont toujours rien révélé et la justice est restée au point mort. Cette disparition continue de nous inquiéter. C’est pourquoi nous interpellons encore une fois de plus les autorités compétentes pour que toute la lumière soit faite sur cette affaire».
M. Cissé pensent que certains journalistes ont passé toute l’année 2017 dans l’inquiétude des menaces qui planent sur eux. Et d’ajouter «autant nous prônons le respect par les journalistes des règles déontologiques de leur profession, autant nous condamnons fermement les actes d’intimidations et les menaces à l’encontre des journalistes».
En effet, pour le président de l’URD, malgré la faiblesse des moyens et l’insécurité qui perdure, et qui s’aggrave même dans certaines parties du pays, les journalistes continuent à donner le meilleur d’eux pour lutter contre les maux qui minent notre société. Il trouve que l’affairisme et la corruption, la prévarication et les scandales financiers qui jalonnent la chronique ordinaire du pouvoir en place doivent être dénoncés avec force. Le chef de file de l’Opposition indiquera que le travail du journaliste est précieux et primordial. Cela, pour exiger la bonne gouvernance au plus haut sommet de l’Etat et réclamer une gestion saine des deniers publics. Le premier responsable de l’URD martèlera que ce sont «des conditions indispensables si nous voulons collectivement sortir le pays de la crise dans laquelle il s’enfonce et sauver le Mali». Car, dit-il, «on n’a jamais vu un pays se redresser économiquement, améliorer le sort des populations et rétablir la sécurité dans la mauvaise gouvernance et la corruption». Alors, «le Mali a donc besoin de vous. Continuez à dénoncer les dérives insupportables d’un régime à l’agonie. Continuez à interpeller l’opinion publique malienne et internationale. En un mot, continuez à jouer pleinement votre rôle de 4ème pouvoir. Cela pour l’honneur de votre profession, pour la dignité des Maliens et pour notre démocratie, soyez des résistants et ne cédez rien» a-t-il conclu ce chapitre.
Avec les hommes de médias, l’honorable Soumaila Cissé a abordé d’autres sujets comme l’insécurité avec son lot de victimes, la mauvaise gouvernance, les élections générales de 2018. Il a demandé aux uns et aux autres de s’investir pour faire partir le président sortant.
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Accueil | Politique | Soumaila Cissé à la Presse : «le Mali a besoin de vous. Continuez à dénoncer les dérives insupportables d’un régime à l’agonie… et ne cédez rien»
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