Le Ministre malien de la Défense et des anciens Combattants, le Colonel Sadio Camara accompagné d’une forte délégation, a pris part à la dixième Conférence pour la Sécurité Internationale, tenue il y a quelques jours à Moscou, en Russie. Son intervention a porté sur ‘‘Les enjeux stratégiques en Afrique de l’ouest et au sahel dans un monde en mutation : quelle place pour leMali ?’’.
Dans son discours, le Ministre de la Défense et des anciens Combattants, a commencé par faire une analyse succincte de la situation sécuritaire en Afrique de l’Ouest et au Sahel. Une situation qui résulte en partie de l’échec du système de gouvernance mondiale. « Notre sous-région vit aujourd’hui sous une forte pression sécuritaire, liée à l’expansion des groupes terroristes, à la criminalité transnationale organisée, et aux tentations sécessionnistes de certains groupes, sur fonds de crises de coexistence communautaire », déplore le Colonel Camara. Et d’ajouter que cette situation sécuritaire constitue un frein à l’émergence économique des pays concernés, car on le sait bien, il ne peut y avoir de développement sans sécurité.
Toujours selon le Colonel Sadio Camara, Ministre de la Défense et des Anciens Combattants, la sous-région ouest-africaine et sahélienne est confrontée à de grands défis qui s’entremêlent et se développent sur trois dimensions : internationale, régionale et locale.
Dans ce contexte géopolitique mondial marqué par la montée des tensions, poursuit le Ministre, « l’un des premiers défis pour les pays d’Afrique est de préserver une certaine autonomie et résister à la forte pression qui veut les forcer à choisir un camp et s’aligner derrière un protagoniste ».Malheureusement, déplore-t-il, « les signes de la division et de la polarisation sont déjà bien visibles, et le rêve d’unité africaine des pères de l’indépendance est désormais un bien lointain souvenir ».
De la mauvaise gouvernance à l’insécurité grandissante en Afrique, le colonel Sadio Camara, a touché du doigt, les maux qui mettent le continent africain en proie au déséquilibre. « Dans un environnement sécuritaire complexe et volatile marqué par des insurrections fréquentes et la montée du terrorisme, cette crise de confiance est accentuée par la défaillance des instruments et mécanismes de sécurité collective », déplore-t-il. Et de conclure que l’architecture paix et sécurité de l’Union Africaine peine à produire des résultats. La Force en Attente de la CEDEAO, saluée comme la composante régionale la plus élaborée, n’a pas eu d’impact significatif sur la situation au Sahel, notamment au Mali .
Adama Coulibaly LE NOUVEAU REVEIL