Elu à Barouéli, dans la Région de Ségou, l’Honorable Adama KANE est membre du groupe parlementaire VRD (Vigilance Républicaine Démocratique). Il est indigné du traitement infligé par les autorités algériennes aux Maliens basés sur leur territoire.
Hier jeudi, lors des plénières de l’Assemblée Nationale, les débats portaient en partie sur la situation des Ressortissants maliens en Algérie, en Lybie et en Arabie saoudite. Mais c’est surtout le cas de l’Algérie qui n’a pu laisser personne indifférente, surtout le Député de l’URD, l’Honorable Adama KANE. Ainsi, il s’est adressé au Ministre Abdrahamane Sylla en ces termes: «Depuis quelques semaines des milliers de migrants maliens sont expulsés du territoire algérien par les autorités de ce pays, dans des conditions inhumaines, tels des bêtes auxquelles on donnerait à boire et à manger. Face à cette situation dramatique, votre gouvernement est resté inerte, gardant un silence de cimetière.
Votre gouvernement n’a même pas osé demander publiquement des explications à l’Ambassadeur d’Algérie en poste à Bamako, encore moins rappeler publiquement notre Ambassadeur en poste dans ce pays.
L’expulsion de l’Enseignant français du territoire malien, en lien avec ses propos sur l’AZAWAD est ridicule, qui plus est l’Ambassade de ce pays dans notre pays a, malgré la puissance qu’on ne peut lui nié, présenté publiquement et humblement ses excuses à la nation malienne.
Cette action médiatique de votre gouvernement relève plus d’une manœuvre tendant à tirer sur la ficelle patriotique des maliens en les détournant de vos mauvaises actions, que l’expression d’une fermeté. Sinon combien d’Algériens avez-vous expulsés du Mali en réplique au comportement sauvage et barbare des autorités de ce pays, infligeant des traitements inhumains à nos compatriotes. Vous ne pouvez pas distraire nos compatriotes de vos mauvaises gouvernances successives. Une fois de plus le pouvoir, dont votre gouvernement est l’incarnation de sa politique, vient de prouver ses limites ; son incapacité à faire respecter le Mali, à mettre en avant le Mali et les maliens d’abord, et son mépris pour cette couche de nos populations pauvres et analphabètes.
Les gouvernements successifs au cours de ce quinquennat du Président Ibrahim Boubacar Kéïta, ont opté pour la continuité dans un pays pourtant en crise, faisant fi des reformes et changements indispensables. Notre diplomatie et nos ambassades sont muées dans leur mission classique de solliciter des aides extérieures et de mendicité utilisant la misère et la pauvreté des maliens, comme fonds de commerce.
Notre pays a servi de base arrière à l’Algérie dans sa lutte héroïque pour son indépendance. Nul ne doute aujourd’hui que ce pays sert de base arrière aux narco politico djihadistes qui attaquent notre pays, cherchant à le déstabiliser.
Après tout cela, que reste-il encore du rôle de l’Algérie dans le processus de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale, dont ce pays a maitre d’œuvre et préside le comité de suivi de sa mise en œuvre.
Questions : Que fait votre gouvernement, dans nos frontières avec l’Algérie, s’il en existe encore ?
Qu’avez-vous fait pour ces maliens dans la détresse, abandonnés à une mort certaine dans le désert ? ».
Mahamadou Yattara : LE COMBAT