Comme nous l’annoncions dans notre parution N°2073 d’hier lundi 28 octobre, l’ancien patron du palais de Koulouba, Amadou Toumani Touré, exilé sur Dakar depuis près de huit ans, est sur le point de retourner définitivement dans le pays après l’appel à la rescousse lancé aux anciens présidents par la Cour Constitutionnelle. Sa déclaration de déménagement a été déjà certifiée par la section consulaire de la représentation diplomatique du Mali dans le pays de Senghor depuis le 14 octobre dernier.
À l’image du « Cahier d’un retour au pays natal » de l’écrivain martiniquais Aimé Césaire qui suit l’ordre d’une expérience ou d’un itinéraire existentiel ou spirituel d’une image dégradée du Noir à la projection triomphante d’une négritude assumée, cette décision de retourner définitivement au pays du natif de Mopti, Amadou Toumani Touré, intervenue après l’appel à la rescousse lancé par la Présidente de la Cour Constitutionnelle n’est autre qu’une tentative de blanchir ce qui se sont Noircis par leur gouvernance destructrice; en d’autre terme, faire des anciens présidents du pays et singulièrement l’exilé de Dakar : les prométhéens du siècle ! Le temps, l’unique sage, dans ses cours, vient encore de donner un sujet de réflexion aux Maliens de tous bords par rapport aux germes de la situation chaotique dont ils vivent depuis plusieurs décennies.
D’abord, un mea-culpa qui ne dit pas son nom
Au-delà de son étiquette politique, la correspondance des neuf sages de la cour constitutionnelle est une autre preuve de la versatilité de l’institution qui, si le terme nous est permis, n’entend ou ne voit qu’au moment où elle veut entendre ou voir. De l’insécurité « résiduelle» en 2017, la même cour à travers sa présidente en reconnaissant, en 2019, que les piliers de la Nation sont fortement fragilisés par la crise multidimensionnelle qui prévaut ne témoigne-t-elle pas que le régime d’IBK a plus que failli à sa mission et qu’elle-même (la Cour) se donne encore plus ahurissante étant donné qu’elle continue jusque-là à cautionner la énième tentative de la révision constitutionnelle dans une situation où l’insécurité physique et alimentaire se développent de plus en plus ?
L’appel aux faux prophètes
« Depuis des mois, des voix presque égarées réclament l’intervention des anciens Présidents, dont Alpha Oumar Konaré. Les Maliens doivent comprendre que la situation dramatique dont le pays vit est un produit de ces gens. Alpha Oumar Konaré sait bien ce qu’il a fait c’est pourquoi il se fait aveugle et sourd ». Cette réflexion d’un observateur de la scène politique malienne est palpable. Des premières heures de l’ère démocratique à nos jours, que de discours pittoresques tenus et de fausses aventures projetées, mais peu de résultats convaincants ! L’invitation de la Cour constitutionnelle aux anciens patrons de Koulouba à participer aux initiatives en cours, en faveur du retour de la paix, la cohésion nationale, n’est que la projection d’un film où l’on aperçoit le médecin secourir un mort survenu suite à sa mauvaise prestation. Le résultat est connu d’avance ! Les budgets colossaux alloués aux cadavres politiques dont l’âge et les récents développements de l’actualité réservent peu de chance à leur fertilité. L’appel au «dépassement de soi» doit être plutôt fait à l’actuelle chaine conductrice du pays à tous les niveaux à travers la conjugaison de forces afin de sortir le pays dans le carcan dont il git depuis des années par la mauvaise gouvernance des faux prophètes que sont ces acteurs du mouvement démocratique.
À bon entendeur, salut !
Seydou Konaté LE COMBAT