Au regard du décret présidentiel rendu public le 10 juin dernier portant création, mission, organisation et fonctionnement de la commission de rédaction de la nouvelle Constitution, le colonel Assimi Goïta pourra-t-il gagner là où ses prédécesseurs ont échoué ?
Le président la transition a l’intention de réviser la Constitution du Mali de février 1992. Les jalons de cette nouvelle Constitution sont posés. Le colonel Goïta emboîte le pas à ses prédécesseurs. Pourra-t-il remporter cette énième tentative de la révision de la Constitution. Pourtant tous les présidents démocratiquement élus, d’Alpha Oumar Konaré jusqu’à Ibrahim Boubacar Keïta, ont échoué en cherchant à le faire. Ils ont été contrecarrés par la société civile et la classe politique.
Le colonel Assimi Goïta veut tout faire pour relever le défi. Pour le moment, la classe politique et la société civile n’ont rien dit. En tout cas, les Maliens sont unanimes pour dire que la Constitution de février 1992 est sclérosée. Il faut impérativement une constitution qui s’adapte aux réalités du moment. Cela fait 30 ans qu’elle
est en vigueur au Mali. Pour éviter les multiples coups d’État, il faut coûte que coûte aller au référendum.
Beaucoup d’expertises signalent que si la transition n’arrive pas à faire les réformes majeures des textes du Mali, le coup d’État demeurera. Pour eux, c’est le moment propice de réviser cette Constitution sclérosée aux réalités du pays. Dans cette Constitution du Mali, le coup d’État est un crime imprescriptible, raison pour laquelle tous les putschistes suspendent la Constitution après avoir fait un coup d’État. Actuellement, le Mali est dans le besoin. Il est grand temps qu’il rentre dans la 4eRépublique. Donc, c’est une nécessité de faire le référendum au Mali et la transition est le meilleur moment.
Assimi Goïta quant à lui est le président le mieux placé pour réviser la Constitution. Il n’est pas politique donc les clivages politiques seront évités. La commission de la rédaction comprend : 1 président, 1 rapporteur général, des experts et un personnel d’appui qui seront tous nommés par un décret du président de la transition sur proposition du président de la commission. Assimi lève le doute sur la révision de la Constitution. Est-ce que la classe politique qui n’est pas d’accord avec les démarches de la transition, pourra-t-elle adhérer à cette volonté?
La majorité de cette classe politique réclame le départ du Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga. Elle demande un nouveau Gouvernement consensuel et à la tête, un nouveau Premier ministre. L’actuel premier ministre est contesté par la classe politique particulièrement par le Cadre d’échange pour une transition réussie. À titre de rappel, lors de leur dernière rencontre à Koulouba, le président de la transition a lu son discours et levé la séance. Ce jour, la classe politique avait préparé des discours au fond du cœur pour que leurs préoccupations puissent être attendues. À la sortie de Koulouba, quasiment, tous les visages des politiques étaient serrés. Vont-ils adhérer à cette idée ?
De toute façon, Assimi Goïta déterminé pour la réussite de cette révision, pourra-t-il gagner le pari là où ses prédécesseurs ont échoué ?
D SANOGO LE COMBAT