La célébration de la semaine nationale de réconciliation (SENARE) initiée par les pouvoirs publics continue à diviser les opinions en raison de son caractère dit « budgétivore » à l’économie nationale. Mais au delà de ces aspects, le président Assimi Goita brise le silence et appelle les groupes armés, signataires de l’accord d’Alger à s’inscrire dans une voie pacifique pour la sortie de crise.
Des ballots sur la tête, des sacs contenants de nourritures sur le dos, des centaines de personnes effrayées par des menaces terroristes et conflits fratricides s’exilent dans les pays frontaliers. D’autres, pour chercher de l’abri se sont réfugiés dans la capitale, le temps d’un éventuel retour définitif de la paix. Ce tableau sombre qui dépeint la crise actuelle de notre pays est malheureusement le quotidien de nos populations vivant dans le nord y compris celles du centre. En effet, penser que la montée en puissance de l’armée pourrait en elle seule, mettre fin à cette guerre asymétrique constituerait une mauvaise lecture en soi, d’autant que sa réponse résiderait au développement socio-économique et politique. Cela étant, les autorités maliennes semblent opter déjà pour un règlement pacifique des différends qui passe nécessairement par l’instauration de la culture de la paix entre les communautés souvent instrumentalisées à d’autres fins dont elles-mêmes ignorent la motivation. D’où la tenue de la toute première édition de la semaine nationale de la réconciliation ( SENARE) initiée par le ministère de tutelle qui débute du 15 au 21 septembre et placée sous le thème » Faisons de la diversité un atout de la cohésion sociale au Mali « . Pour rappel, cette initiative issue de la loi d’entente nationale a été institutionnalisée en 2019 dont l’objectif est de mobiliser toutes les sensibilités du pays autour des idéaux de paix, facteur de cohésion sociale. Et pendant les travaux de lancement, le Colonel Assimi Goita, va renouveler son appel aux mouvements signataires de l’accord d’Alger toujours réticents dans leur position initiale. » Je ne doute point de votre volonté d’apporter toute votre contribution à l’édification de cette nation résolument engagée dans une dynamique de refondation », a-t-il déclaré avant de les inviter à l’union sacrée autour du Mali afin de relever non seulement les défis de l’heure mais également, de chasser les démons de la haine et de division et ce, dans un climat pacifique. Enfin, que le Colonel Goita soit entendu ou pas, tout porte à croire que la réclamation de ses droits ne sauraient se faire avec des armes, synonyme selon certains, de défaillance intellectuelle et d’objectivité. Et les mouvements armés du nord doivent sortir de cette logique, pratique d’une autre époque qui ne rime pas avec des démarches entamées par les autorités de Bamako.
Yacouba COULIBALY L »ALTERNANCE