L’élection du président de la République du Mali devrait se dérouler le 27 février 2022 conformément au calendrier publié par le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation. Mais le ton monte comme si c’est la seule question du pays.
Le respect du délai imparti conformément à la Charte de la transition malienne est la question qui continue à susciter des débats au sein, non seulement du Mali, dans l’opinion nationale, mais aussi, côté Cedeao, dans l’opinion internationale. Lors de la session extraordinaire tenue par l’organisation ouest-africaine ce dimanche 7 novembre 2021 au Ghana, les chefs d’État ont « réitéré la nécessité de respecter le calendrier de transition en ce qui concerne les élections prévues le 27 février 2022 et appellent les autorités de transition à agir en conséquence pour assurer un retour rapide à l’ordre constitutionnel. En conséquence, l’Autorité appelle la communauté internationale à prendre les mesures nécessaires pour s’assurer que les autorités de transition respectent leur engagement en faveur d’un retour rapide à l’ordre constitutionnel. » Ce qui veut dire sans aucun doute que la prolongation du délai de la transition ne serait pas un acquis, en tout cas pas pour le moment. Les autorités maliennes ne comptent pas respecter la durée de la transition, sous prétexte que toutes les volontés du peuple malien pour la refondation ne seraient pas comprises. Ainsi, par les sanctions que les chefs d’État ont égrainées, certaines de nos autorités, comme le colonel Assimi Goïta risquerait-il gros ? Les élections sont en effet considérées par la Cedeao et la communauté internationale comme la priorité afin de passer la main à un pouvoir civil qui poursuivra le reste du travail. Si la Cedeao se dit préoccupée par la détérioration de la situation sécuritaire au Mali en raison des incertitudes politiques accrues dans le pays, elle appelle les autorités de transition à intensifier leurs efforts pour améliorer la situation sécuritaire, notamment en assurant une présence effective de l’État dans les zones touchées. Elle incite dans ce contexte les pays voisins à renforcer leur présence sécuritaire le long de leurs frontières avec le Mali et charge la Commission de la CEDEAO d’approfondir les discussions en cours avec la Commission de l’Union africaine en vue d’améliorer la situation sécuritaire au Sahel. Sur le plan politique, le Président de la CEDEAO a informé l’Autorité de la notification officielle par les autorités de transition de leur incapacité à respecter l’échéance de transition de février 2022. L’autorité déplore vivement l’absence de progrès réalisés dans les préparatifs des élections y compris l’absence d’un calendrier détaillé des activités pour la conduite des élections aux dates convenues. Mais celui-ci risque de causer énormément de torts à certaines personnalités de notre pays ainsi qu’au Mali.
Moriba DIAWARA LE COMBAT