Au milieu de ses collègues du Front pour la Sauvegarde de la Démocratie (FSD), Soumaïla Cissé, président de ce regroupement politique a rencontré les hommes de média dans la matinée du jeudi 13 juin à la Maison de la presse. Avec les journalistes, le chef de file de l’opposition s’est prononcé sur les questions relatives à l’insécurité dans le centre, l’accord politique de gouvernance, la prorogation du mandat des députés, le projet de révision constitutionnelle et le dialogue politique inclusif.
« Le rapport du 1ertrimestre 2019 du Secrétaire général de l’ONU fait état de, 67 soldats maliens tués et 51 blessés, 4 casques bleus tués et 12 blessés, 43 combattants armés tués et 17 blessés, 333civils tués et 175 blessés » a déclaré Soumaïla Cissé.
Pour le chef de file de l’opposition politique malienne l’heure est grave. Selon lui, la détérioration de la sécurité dans le centre du pays a de quoi alarmer, car l’ampleur de la violence a atteint des seuils jamais vus au Mali.
Toujours par rapport au volet sécuritaire, il dira que la vie est impossible dans les 3/ 4 du pays. Pour lui, malgré tous les efforts des Forces Armées maliennes et de leurs partenaires, l’insécurité s’amplifie au point ou la sécurité des personnes et de leurs biens est devenue la priorité des priorités.
Fort de tous ces constats, l’opposant Cissé a invité le gouvernement à faire de la sécurité des personnes et de leurs biens une priorité réelle.
Par rapport à l’accord de gouvernance, il a rappelé son contexte d’élaboration et ses objectifs initiaux. Ensuite, il a clarifié les points de divergences avec le pouvoir, qui ont fait que le FSD n’a pas signé cet accord. Sans langue de bois, il a soutenu que les responsables politiques ayant milité au sein du FSD et qui l’ont quitté par la signature de cet accord ne sauraient représenter son organisation. « Le FSD, en tant qu’entité n’est pas signataire de cet accord politique de gouvernance » a-t-il précisé.
Concernant la prorogation du mandat des députés décidée par le conseil des ministres extraordinaire du vendredi 7 juin 2019, l’honorable Cissé dira que cela est une violation grave de l’accord politique de gouvernance mais aussi et surtout une négation des prérogatives du dialogue politique inclusif. « le FSD rejette la prorogation du mandat des députés » a-t-il déclaré.
Selon lui, si la 1èreprorogation a eu le quitus de la Cour Constitutionnelle, cette fois-ci la décision manque d’habillage juridique, car la Cour n’a pas accordé son aval.
Des préalables pour la révision constitutionnelle
« Aucune procédure de révision ne peut être engagée ou poursuivie lorsqu’elle porte atteinte à l’intégrité du territoire » a rappelé l’opposant Cissé en se référant sur l’article 118 alinéa 3, de la Constitution en vigueur.
A ses dires, avant tout referendum sur la révision constitutionnelle, il faut d’abord assurer l’intégrité du territoire en libérant Kidal et en le faisant revenir dans le giron national. Comme pour dénoncer une incohérence, il dira que la révision constitutionnelle devrait être l’aboutissement du dialogue politique envisagé. « Il ne peut être organisé avant » a-t-il affirmé.
Sur un tout autre plan, le chef de file de l’opposition malienne estime que le cheminement emprunté par le régime pour choisir les personnalités devant conduire le dialogue politique national inclusif est illégal.
Par Moïse Keïta LE SURSAUT