Pour une énième fois, le retour de l’administration à Kidal, annoncé pour le 20 juillet dernier, a été remis à plus tard. En cause les affrontements intervenus entre les factions rivales de la CMA et de la Plateforme.
« Le problème du Mali est politique, la solution de sa résolution réside dans la mise en œuvre intégrale de l’accord de paix et de réconciliation », disait, le Représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies, Chef de la MINUSMA, Mahatmat Saleh Annadif. C’était à la faveur d’une conférence de presse qu’il a animée à la suite du renouvellement du mandat des casques bleus présents sur le sol malien, à travers la résolution 2324, du Conseil de sécurité des Nations unies. La semaine où s’est tenue cette conférence, le retour de l’administration était attendu à Kidal, plus précisément le 20 juillet. Grosse déception : le gouvernement malien s’est encore fait tromper par les groupes armés qui soufflent le chaud et le froid à la fois, sous le regard complice de la médiation internationale, garante de la mise en œuvre de l’accord. Car comme d’habitude, les groupes armés de la CMA et de la Plateforme se sont violemment affrontés dans la région de Kidal, quelques jours avant la date annoncée pour le retour de l’administration dans cette ville, à travers le Mécanisme Opérationnel de Coordination (MOC). Et cela, le même jour où le Comité de Suivi de l’Accord (CSA), siégeait à Bamako, pour sa 19ème session. Bousculé par la situation, le CSA a dû se passer de son ordre du jour initial pour négocier un cessez-le-feu. A quoi sert ce comité, s’il n’est pas capable de faire pression sur les groupes armés, notamment la CMA qui traine les pas et trouve toujours des prétextes depuis 2014, pour retarder le processus ? Nous sommes tentés de répondre : pas grand-chose.
Mais le hic qui fait paradoxe, c’est que le gouvernement subit constamment des pressions de la même médiation internationale. Alors que, depuis la signature de l’accord en 2015, le gouvernement a su faire preuve de responsabilité en se pliant aux injonctions de la Communauté internationale. La mise en place des autorités intérimaires, dans les cinq régions (Tombouctou, Gao, Kidal, Taoudéni, Ménaka) et du Mécanisme Opérationnel de Coordination (MOC) à Gao, l’organisation de la Conférence d’Entente Nationale, l’adoption de la loi portant révision de la constitution du 25 février 1995, en sont des illustrations parfaites. Et cela, souvent contre le gré des populations sédentaires du Nord et celles du Sud, qui ont souvent vu d’un mauvais œil, toutes ces mesures prises par le gouvernement, en faveur dit-on, de la paix.
Malgré tous ces efforts, l’évolution de la situation sur le terrain donne l’impression aux Maliens, que Kidal s’éloigne davantage, chaque jour du giron de l’Etat malien. Car, depuis la signature de l’accord de paix, toutes les tentatives de retour de l’administration à Kidal sont restées vaines. Mettant en doute ainsi, la sincérité des partenaires du Mali impliqués dans la gestion de la crise, notamment, la France, l’Algérie et la MINUSMA.
Abel Sangaré LE SURSAUT
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