Le mode de vie itinérant des peuples nomades au nord de notre pays est durement impacté par les interminables crises et la recrudescence des actes de violence et le phénomène d’insécurité ajouté au manque de développement de la cette Région. Où il n’ y a presque ni d’eau ni d’électricité ni de routes et aucun autre type d’infrastructures dignes de ce nom.
Il ne fait aucun doute que, depuis le début de la crise sécuritaire, en 2012, suivi de l’occupation du Nord du Mali par les le MNLA et les djihadistes, les populations nomades, qui représentent environ 7% de la population globale de la Région, se retrouvent sous le feu des tirs croisés des conflits qui agitent le Nord. Le Rapport du Secrétaire Général de l’ONU de décembre 2016, sur la situation au Mali, notait que le nombre de déplacés internes s’établissait à environ 36.700 personnes à la date du 31 octobre et le nombre de réfugiés maliens dans les pays de la Sous-région était passé de 134.000 à 136.000 individus. Cela, à cause de la dégradation constante du en raison du climat sécuritaire à l’échelle nationale.
Parmi ces déplacés ou refugiés figurent bon nombre de nomades, contraints d’abandonner leur mode de vie traditionnel en raison du contexte économique et de la crise sécuritaire. Les exactions commises par les groupes armés et, parfois, les bavures des forces de sécurité ont mis sur les routes des familles parties chercher refuge ailleurs. Le lundi dernier, en réponse aux requêtes lancées sur le camp de la MINUSMA à Aguelhok, les soldats tchadiens de la force onusienne en ont assisté une dizaine dont certaines ont atteint les camps nomades. «Il y a une grande saignée dans la communauté des pasteurs et nomades dans la Région de Kidal. Certains se replient vers la frontière algérienne, qui est, pourtant, moins riche en pâturages, mais plus sécurisée », explique Mohamed, un Habitant de Kidal.
Conditions difficiles, le mode de vie des nomades et leur mobilité sont confrontés au manque d’accès aux services publics, même en milieux semi-sédentaires. Ils sont sévèrement confrontés aux aléas climatiques qui assèchent les terres, appauvrissent les nappes phréatiques et déciment le bétail. «Les nomades ont besoin d’investissements, que les routes de pâturage soient protégées, de puits, des meilleures conditions d’accès à l’équipement, à la médecine et à l’éducation de leurs enfants et à la présence permanente de vétérinaires», explique Sidi, Employé d’ONG dans la Région de Kidal.
Le fonds pour le développement régional, promis lors de la conférence internationale pour la relance économique et le développement du Mali , tenu à Paris le 22 octobre 2015, n’est toujours pas arrivé. L’absence d’organismes spécialisés dans les domaines du développement régional effectivement opérationnels sur le terrain et des autorités publiques a ralenti le versement des contributions annoncées.
Pour ces populations qui habitent depuis des siècles et des siècles ces territoires sans droit sur le sol ni sur les ressources et dont l’itinérance reste un idéal de vie, l’avenir semble flou, figé ; car, ils ne savent plus si le futur leur permettra d’être ou de demeurer ou pas des nomades au sens plein du terme.
Abdoulaye Faman Coulibaly : LE COMBAT