Est-ce qu’on peut dire que la voie de l’émergence a été ouverte à l’indépendance de notre pays ?
L’indépendance de notre pays a été un grand moment de fierté et d’engagement patriotique. Elle ne s’est pas traduite par une augmentation importante de la prospérité économique du pays, ni de l’amélioration significative des conditions de vie de nos compatriotes.
Il est vrai qu’un grand volontarisme socioéconomique s’est traduit par la création de nombreuses unités industrielles. Mais, celles-ci ainsi que de nombreuses entreprises publiques ont été peu à peu fermées pour arriver à la situation actuelle de désert industriel qu’on connait.
Il est également vrai que l’indépendance économique fut cherchée par la création de la monnaie nationale. Mais, on a été très rapidement rattrapé par nos faiblesses avec les accords franco-maliens de 1967. Tout cela pour dire que la voie de l’émergence nécessite des préalables qui n’ont presque jamais été mis en place au Mali, tous régimes confondus. Il y a de nombreuses initiatives mais non suivies d’effet et ne s’inscrivant pas dans la durée.
Notre pays est indépendant politiquement et est reconnu par l’ensemble des pays du monde. Il a joué par le passé de grands rôles pour les causes communes. Cela n’est pas discutable !
Les Maliens, dans leur très grande majorité, sont attachés au Mali. Ce qui est le socle même de son indépendance et garantit de bonnes perspectives. Cependant, ils doutent en eux-mêmes et les crises récentes n’améliorent pas cette situation. Nous avons des problèmes d’insécurité qui font que le territoire n’est pas entièrement sous notre contrôle. Mais, cela est réversible si on s’attaque résolument à nos difficultés et à nos insuffisances… L’indépendance de notre pays est intacte et le restera par la volonté des Maliens.
Pour remettre le Mali sur la voie de l’indépendance politique et économique, il faut d’abord stopper le recul et l’enlisement du pays en faisant face aux questions de sécurité, de paix, de réconciliation, de justice et d’administration du territoire autour de la question centrale de nos forces armées et de sécurité.
Il faut ensuite engager le pays dans la voie des cinq grandes transitions qui ouvriront des perspectives d’émergence sur une quinzaine d’années : la transition démographique débouchant sur un renforcement du capital humain (santé, éducation, formation professionnelle et compétitivité accrue du pays) ; la transition énergétique améliorant les conditions de vie des populations et favorisant le développement économique ; la transition productive créant les conditions d’une économie compétitive reposant sur un marché intérieur dynamique et des exportations ; la transition numérique qui accélèrera la marche en avant du pays tout en le connectant au train du progrès et, enfin, la transition démocratique faisant du Malien l’acteur de sa vie et soumettant les leaders aux volontés des populations.
LE REFLET