Bamako a été pendant 48 heures la capitale du Sahel. Et pour cause, cinq chefs d’Etat du G5 Sahel s’y sont réunis pour échanger sur l’insécurité de plus en plus grandissante dans leur espace. Idriss Deby Itno du Tchad, Mamadou Issoufou du Niger, Mohamed Ould Abdoul Aziz de la Mauritanie, Roch Marc Christian Kaboré du Burkina Faso et Ibrahim Boubacar Keita du Mali ont finalement décidé de prendre le destin sécuritaire de leur peuple en main. Ils semblent, au cours de ce sommet tenu le lundi 6 Février2017 sous le thème « la situation sécuritaire au Mali et son impact sur l’espace sahélien », prendre au sérieux, le péril sécuritaire, consécutif à la menace Jihadiste de plus en plus croissante au Sahel. Tous les chefs d’Etat du G5 Sahel sont convaincus que tant qu’il n y a pas de paix au Mali, il n’y aura pas de paix dans la bande sahélo-saharienne. C’est pourquoi ils veulent mutualiser leurs forces pour former un seul et même front contre le terrorisme. Le choix du Mali pour abriter le 3ième sommet extraordinaire du G5 Sahel est loin d’être fortuit, ce pays est devenu depuis belle lurette la base arrière de tous les groupuscules narco jihadistes qui sèment la terreur au sein des populations du nord. Et le choix d’IBK pour assurer la présidence de l’organisation pendant un mandat en dit long sur le pressant et crucial besoin du Mali, surtout après plusieurs attentats dont le dernier en date a eu lieu le 18 janvier 2017 contre le Mécanisme Opérationnel de Coordination, le MOC à Gao. Le Mali a besoin du soutien de tous les pays africains en général et de celui des pays du G5 sahel en particulier. IBK fera-t-il à la tête du G5 sahel ce qu’il n’a pas réussi à faire dans le cadre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation ? Pour rappel, l’Accord pour la Paix et la Réconciliation issu des pourparlers d’Alger, a été signé à Bamako il y a plus d’un an, mais jusque-là l’on est à la case départ. Les plus sceptiques pensent même qu’il est mort de sa belle mort surtout après l’attentat contre le MOC à Gao. L’une des questions que l’on est en droit de se poser est celle de savoir si les pays du G5 Sahel, qui passent pour être les plus pauvres au monde, auront-ils les moyens de leurs ambitions ? Réussiront-ils là où la MINUSMA et Barkhane ont échoué ? En tout cas, le leader du G5 Sahel, le Président Idriss Deby s’est voulu rassurant et se dit convaincu que les pays du G5 sahel peuvent prendre en mains leur destin sécuritaire. Pour le Président Deby, commandant en chef de la plus aguerrie armée du G5, il urge d’accélérer la cadence : « Nous avons le devoir et l’obligation de nous investir davantage pour mettre hors d’état de nuire tous les groupes terroristes qui écument la bande sahélo-saharienne. Si nous n’agissons pas vite et de manière vigoureuse à la dimension de la menace, notre espace deviendra inéluctablement un sanctuaire terroriste ». Les autres chefs d’Etat du G5 Sahel, que sont Ibrahim Boubacar Keita, Mamadou Issoufou, Mohamed Abdoul Aziz et Roc Marc Christian Kaboré, auront-ils le même engagement et la même détermination que leur homologue tchadien ?
Youssouf Sissoko
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