En apprenant le communiqué officiel de la Présidence de la République annonçant la énième visite privée d’IBK en France, beaucoup d’entre nous avait eu de la Frayeur. Ici en Afrique, les visites privées des chefs d’Etat ressemblent plus à des évacuations sanitaires que des voyages diplomatiques en vue de renforcer les liens de coopération et d’amitié entre leurs pays et les pays hôtes. Mais pour le téléspectateur qui a suivi le défilé du 22 Septembre et le dépôt de gerbe de fleurs au monument de l’Indépendance, il n’était pas possible que le Président IBK soit allé en France pour une visite médicale, car ce jour il était apparu tout pétillant de santé, marchant à pas de géant, vigoureux et rassurant. Sa démarche ressemblait à celle d’un général au front. Donc très vite la Frayeur d’une évacuation sanitaire a cédé la place à une autre Frayeur, celle qui viendrait du Président lui-même. Les analystes pensent que, pris en tenailles entre trois feux, il a en réalité pris hâtivement son Boeing pour aller quémander le soutien et la protection du 334ème saint de Tombouctou, le Président François Hollande. Quels sont ces trois feux qui font tant courir le Président de la République IBK dans tous les sens ?
Le premier feu est celui qu’il n’a pu éteindre depuis son élection, à savoir la crise au septentrion malien. Ni la signature de l’Accord de Paix et de réconciliation, encore moins le soutien de la Communauté internationale n’ont permis de sortir de ce bourbier sécuritaire. La lenteur constatée dans la mise en œuvre de l’Accord a non seulement irrité la communauté internationale, mais aussi et surtout les paisibles populations locales qui souffrent énormément de cette situation. IBK serait donc allé en France pour rassurer son ami François de la volonté du Gouvernement à mettre en œuvre l’Accord de Paix et de Réconciliation et demander son appui sans réserve pour la bonne tenue des communales à venir comme ce fut le cas pour les élections présidentielles passées où le président Hollande était resté « intraitable ».
Le deuxième feu qu’il a lui-même allumé est celui de sa participation à l’investiture du Président Gabonais Ali Bongo Ondimba qui semble avoir irrité le gouvernement français, qui du reste avait contesté, des plus officiellement, son élection. IBK en bon malien, a participé à cette investiture de son « frère ». Beaucoup de nos concitoyens ont apprécié cette audace diplomatique du président, à cause non seulement des liens séculaires entre le Mali et le Gabon de feu Albert Bongo baptisé Omar Bongo qui d’après une version populaire serait sur conseil d’un marabout malien de Nioro du Sahel. Mais aussi et surtout à cause de la très forte présence de maliens au Gabon, qui fait de ce pays leur 2ème destination après la Côte d’Ivoire. IBK aurait eu de la frayeur après avoir osé cet acte de bravoure, il aurait mesuré plus tard les conséquences de la riposte française qui n’a d’ailleurs pas tardé. L’Hexagone a tout de suite jeté le pavé dans la marre d’IBK en relançant la fameuse affaire Tomi Michel rappeler à nouveau devant les juges français. Tout indique qu’il serait allé présenter ses excuses à « Papa Hollande » et certainement promettre d’autres marchés aux français pour avoir la paix.
Le Troisième feu est la grogne socio politique qui a pris une tournure inquiétante et qui risque de compromettre la tenue du Sommet Afrique France en janvier 2017. Le Président de la République a eu encore de la Frayeur quand les rumeurs de la délocalisation du sommet avaient couru et cela à cause de l’insécurité et de la grogne sociale.
Youssouf Sissoko
youssouf@journalinfosept.com INFO SEPT
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