Suite aux détournements du Stock national de sécurité (SNS) alimentaire à Tombouctou, un vague d’interpellations et d’arrestations a commencé à l’Office des produits agricoles du Mali (Opam). Les heures à venir risquent d’être impérieuses pour l’avenir de cette structure. Comment sommes-nous arrivés à cette situation ? Retour sur la vie d’une structure parsemée de magouilles.
Il est important de rappeler que l’actuelle direction est arrivée à la tête de cette structure sur fond de complot, qui s’est traduit par la « curieuse nomination » de Salif B. Diarra, en qualité de PDG de l’Opam sur proposition de « son ami et complice de longue date », l’ex-commissaire à la sécurité alimentaire, Nango Dembélé, qu’il accueillait dans son service à l’Observatoire du marché agricole (Oma) au moment où ce dernier était en chômage.
Malgré les multiples questionnements et doutes formulés, à l’époque par le président de la République IBK en conseil des ministres sur la qualité managériale de l’intéressé, la nomination de Salif B. Diarra est intervenue, en dépit de son statut « d’ex-licencié de l’Opam » ayant bénéficié de tous ses droits pécuniaires légaux, payés complaisamment sans appel par Youssouf M. Touré à l’époque PDG de l’Opam, qui en retour a été bombardé comme DGA par Salif B. Diarra en reconnaissance du service rendu.
Cependant, malgré le caractère « litigieux et népotique » de cette nomination, Salif B. Diarra a été nommé par décret n°0323/P-RM du 15 mai 2014, en qualité de PDG de l’Opam en violation des textes légaux et réglementaires au Mali. Un décret qui pouvait faire l’objet d’attaque au niveau de la Section administrative de la Cour suprême pour « défaut de qualité ». La nomination de l’actuel DGA, Youssouf M. Touré, jadis PDG, mais relevé par l’ex-PM Modibo Sidibé à la suite de mauvaise gestion du volet commercial de l’Initiative riz 2009 et 2010, n’a jamais été compris par ceux qui suivent de près le dossier Opam.
L’homme est présentement interpellé par le Pôle économique sur des affaires de détournements portant sur plusieurs milliards de F CFA dont le dossier judiciaire n’est pas encore éteint. Il s’agit de la gestion calamiteuse du riz KR 07/08/09 en complicité avec l’ex-commissaire Mme Lansry Nana Yaya Haïdara, le dossier ATC-BMS-Opam, lequel sera détaillé dans les jours à venir.
C’est donc en raison des compétences avérées dans le détournement de fonds publics que Nango Dembélé a fait appel à l’ex-PDG Youssouf M. Touré en le nommant DGA auprès de Salifou B. Diarra qui ne donnait pas entière satisfaction sur ce plan pour lui remonter « les dividendes des détournements ».
Pour ce faire, le jeu consistait à maintenir de façade « l’incompétent » Salif B. Diarra « pour amuser la galerie » et « donner plein pouvoir » à Youssouf M. Touré pour engager les surfacturations. Au nombre des surfacturations, on peut citer la passation de gré à gré de 7 milliards de F CFA et l’achat de deux véhicules d’occasions 4X4 en lieu et place de véhicules neufs.
Face aux conséquences des pratiques de détournement des fonds de l’Opam par le DGA Youssouf M. Touré, le PDG Salif B. Diarra devrait fermer les yeux ou s’absenter souvent de l’Opam, afin de permettre au « Messi de la corruption et du détournement », l’actuel DGA, de faire ses manœuvres de magouilles et remonter les ressources de ces pratiques délictuelles à Nango Dembélé, qui l’a nommé sans scrupule à dessein, cela malgré le passé sulfureux de Youssouf M. Touré.
Comment les agents de Tombouctou ont été conduits à l’abattoir ?
En raison de l’incompétence de la gouvernance de l’Opam, le Stock national de sécurité a fait l’objet de détournement massif à Tombouctou impliquant le duo infernal de la direction générale (Salifou B. Diarra et Youssouf M. Touré), le directeur à la sécurité alimentaire, Mamadou Sy, le délégué régional de Tombouctou et son magasinier Fagada Kéita.
Si les deux derniers ont été emprisonnés, la direction générale a voulu à travers un stratagème diabolique protéger le directeur à la sécurité alimentaire, Mamadou Sy, son complice, en envoyant une mission d’audit interne de complaisance conduite par un auditeur incompétent en la personne de Souleymane Niang.
L’objectif de cette mission de complaisance était de protéger le fameux directeur à la sécurité alimentaire Mamadou Sy par tous les moyens y compris les moyens illégaux et déloyaux en cherchant à emprisonner les pauvres délégués et son magasinier. Chose qui fut faite dans un premier temps, car les deux agents (délégué et magasinier) suite à de fausses évaluations de l’auditeur interne en mission à Tombouctou qui était parvenu dans un premier temps à gruger le juge d’instruction Konaté de Tombouctou, qui avait immédiatement mis aux arrêts les deux responsables régionaux dans le cadre de mesure conservatoire.
Toutefois, l’expérience du juge d’instruction Konaté de Tombouctou a permis de découvrir le complot ourdi depuis Bamako et exécuté localement par l’auditeur interne en mission à Tombouctou. Face à cette situation, le juge a convoqué l’auditeur interne de l’Opam, qui précipitamment était en partance pour Mopti après son forfait. Il fut sommé par le juge Konaté de se présenter au tribunal pour affaire le concernant. Au même moment, il fut chargé d’effectuer les passations de services entre les agents en prison et ceux mutés expressément.
A son retour à Tombouctou pour répondre à la convocation du juge et faire les passations de services entre responsables régionaux entrants et sortants, l’auditeur interne Souleymane Niang s’est rendu compte que son « complot » a été découvert par le juge d’instruction.
Ayant appris la volonté du juge de le mettre aux arrêts par rapport à la qualité de son travail, l’auditeur Souleymane Niang a pris la poudre d’escampette en quittant précipitamment Tombouctou en bateau pour Mopti, sans aviser ses collègues, qui étaient en plein travaux de passation. Il a laissé derrière lui « armes et bagages » afin d’éviter de répondre aux interrogations légitimes du juge d’instruction.
Ayant constaté la fuite de l’auditeur interne et l’incapacité d’effectuer les passations de service, les cadre mutés abusivement ont rallié Bamako laissant derrière eux la délégation régionale de Tombouctou sans responsables, malgré la disponibilité d’importante quantité du Stock national de sécurité abandonné dans l’incertitude totale.
Une fois de plus, la présidence de la République, à travers le secrétaire général Soumeylou Boubèye Maïga et le commissaire à la sécurité alimentaire sont interpellés à un moment où le président de la République IBK prône la bonne gouvernance des deniers publics.
Dans nos prochaines parutions, nous parlerons des déboires de l’actuel DGA de l’Opam qui serait un des responsables de la tension sociale au sein de l’entreprise.
A. D. LA SIRENE \ lecombat.fr