Aujourd’hui, dans le monde, près d’un quart des enfants âgés de moins de cinq ans (soit 150 millions d’enfants) représentent un retard de croissance. Chaque année, 3,1 millions d’enfants meurent de dénutrition. Alors que le monde, dans cette lancée, s’est engagé à réduire les retards de croissance des enfants jusqu’à 4O% d’ici à 2025 et à éliminer la malnutrition sur toutes ses formes d’ici à 2030. Des objectifs qui seront difficiles à atteindre en l’absence d’une approche radicalement différente, selon la fondation Save The Children.
Sans l’accès aux éléments nutritifs dont ils ont besoin, les enfants ne se développeront pas physiquement autant qu’ils le pourraient. Notamment, en raison d’un manque de nourriture, d’une mauvaise santé ou des conditions environnementales insalubres.
Une bonne nutrition, une alimentation saine, équilibrée et adéquate est une question de vie ou de mort. C’est aussi la différence entre survivre ou s’épanouir. La bonne nutrition est primordiale pour le bon fonctionnement du système immunitaire et la protection totale contre les maladies tout au long de sa vie.
Mais les progrès accomplis dans les domaines de la malnutrition s’affichent beaucoup trop lent. Selon Save The Children, des millions d’enfants sont privés d’une nutrition adéquate à cause de ce qu’ils sont et d’où ils vivent. Ils sont exclus parce que leurs parents sont sans revenus suffisants et de qualité ou qu’ils ont été obligés d’abandonner leurs domiciles. Les dernières recherches indiquent qu’en dépit d’un engagement mondial à éradiquer la malnutrition d’ici à 2030, sur la base des tendances actuelles, 129 millions d’enfants de moins de cinq ans souffriront au jour d’aujourd’hui d’un retard de croissance. De plus, même au début du siècle prochain, il est probable que 24 millions d’enfants souffrent encore d’un retard de croissance. Et, d’après les Experts dans le domaine, sans un changement concerté, le monde connaîtra un siècle supplémentaire de potentiel. Ce qui aura des impacts négatifs sur l’éducation, la santé, les chances de vie, les revenus et la productivité des enfants. Ceci, avec des graves conséquences sur l’économie mondiale.
Pour éviter ces impacts négatifs, Save The Children a fait des recommandations à l’intention des gouvernements. Il s’agit, entre autres, d’entreprendre une analyse contextuelle et multisectorielle la situation des enfants pour comprendre les tendances et facteurs nationaux de la malnutrition ; chercher à connaitre les groupes de personnes marginalisées et vulnérables à la malnutrition ; fixer des objectifs nationaux sur la nutrition ; mettre en place des politiques nationales efficaces et des plans d’actions et de stratégies appropriés pour atteindre ces objectifs.
Sinon, si les choses continuent sur la même voie, 75 pays sur 114 ne parviendront pas à réduire les retards de croissance de 40% d’ici à 2025. Déjà, aucun pays à faible revenu n’est présent parmi les 10 premiers Etats qui ont réduit le plus rapidement les retards de croissance.
Il faut aussi dire que les enfants qui vivent dans les zones rurales sont 1,37 fois plus susceptibles de souffrir de retard que les enfants vivant dans les zones urbaines.
Adama A. Haïdara : LE COMBAT