Lors d’une assemblée générale le week-end dernier, le Mouvement du 5 Juin – Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) a lancé de nouveau un appel à ses partisans et sympathisants à rester en alerte. Selon eux, cette transition est loin de surprendre, car le lendemain du 18 à ont renoué avec les vieilles pratiques qu’ils combattent.
Dans une déclaration liminaire, les leaders du M5-RFP ont salué la détermination des militantes et militants d’un Mali debout jusqu’au sang de patriotes lâchement assassinés à Sikasso, Kayes et ici à Bamako. Le mouvement promet d’honorer le serment envers eux et envers toutes les victimes militaires et civiles des crises que traverse le pays.
Il faut le rappeler, cette rencontre est la première à se tenir après la chute du Président IBK. « Le Comité stratégique, comme à chaque moment important de la vie de notre mouvement, souhaite vous rendre compte et surtout vous écouter », informe le communiqué qui par la même occasion témoigne sa reconnaissance et sa fierté envers les militants. « Peu de gens croyaient que les mains nues, dans le respect de la loi que vous auriez obtenu le départ de l’ancien président ».
Les leaders du M5 en rendant un hommage appuyé au peuple malien qui leur a fait « confiance en participant massivement au soulèvement populaire contre l’ancien régime corrompu, oligarchique et ploutocratique », estiment qu’après la démission de l’ancien président la condition sine qua non de la réussite de la Transition était une saine et loyale collaboration entre les deux acteurs du changement, entre les deux légitimités incarnées par le M5-RFP et le CNSP.
Devant leurs militants, le M5 a dénoncé les écarts du CNSP qui ne « prononcent le mot M5-RFP que lorsqu’ils sont contraints et forcés ». Pour eux, les autorités de la transition ne peuvent surprendre dans la mesure où « dès le lendemain du 18 août, ceux-là ont renoué avec les pratiques que nous combattions la veille seulement ».
Tirant à boulets rouges sur le CNSP, les leaders estiment que le CNSP a « vite fait la preuve que le Mali n’était pas son souci et qu’ils sont plutôt en quête de privilèges ».
« Mais il nous fallait laisser les Maliens voir, entendre, constater et comprendre par eux-mêmes ce qui se tramait contre eux », affirment-ils.
C’est ce qui, selon le M5, explique la marginalisation du M5-RFP par le CNSP qui consiste « à s’accaparer tout le pouvoir pour ne pas avoir en face une véritable légitimité qui ne serait ni otage ni impuissant ». Pour preuve, le M5 annonce que « tous les engagements pris, même sous serment d’officier, ont été violés ; les conclusions des concertations sur la Transition ont été falsifiées ; le Président et le Premier de Transition ont été choisis par malice et fraude ; les textes régissant la Transition n’ont respecté aucune règle ».
« Bref, en quelques semaines l’espoir s’est transformé en défiance, la confiance en déception, et la Transition s’achemine vers une inéluctable impasse ».
Mais pour le M5, une ligne rouge reste infranchissable. « Nous ne laisserons personne empêcher l’émergence d’un Mali nouveau », souligne le mouvement. « Nous n’accepterons pas la restauration en cours » s’oppose le M5. C’est pourquoi, dans cette déclaration, les leaders ont réaffirmé leur position. Ils dénonceront et combattront les complots de plus en plus manifestes contre notre peuple, mais aussi ne « laisserons personne perpétuer le régime de IBK sans IBK ».
Au cours de cette assemblée, les leaders ont dit prendre acte de l’annonce de l’Imam Mahmoud Dicko de se consacrer désormais à sa mission de guide religieux.
Après la chute d’IBK, ils décident d’obtenir le changement pour la Refondation du Mali. « Et comme hier nous y arriverons en imposant une Transition de rupture » à travers des bases solides d’une refondation du Mali basée sur des objectifs clairs.
Il s’agit de l’ancrage durable du Mali dans la paix, la sécurité, l’unité nationale, le recouvrement de l’intégrité du territoire national et de la souveraineté du Mali ; la gouvernance vertueuse : fondée sur une lutte implacable contre la corruption, le traitement diligent des rapports de vérification (ceux disponibles et ceux élaborés pendant la transition) ; l’audit des finances publiques (dont celui de la dette), des institutions de la république, des ministères et grandes structures publics et de l’aliénation du patrimoine de l’État ; la Consolidation de notre système démocratique : réformes politiques et institutionnelles ; organisations d’élections crédibles ;la consolidation de l’État de droit : procès crime de sang ; réforme et renforcement des capacités de la justice ; accès à et bonne distribution de la justice , l’Amélioration des conditions de vie des populations par, entre autres mesures, le retour de l’État sur l’ensemble du territoire national, la relance de l’économie et le soutien aux secteurs sinistrés par le Covid-19.
Dans cette optique le M5 pèsera de toutes nos forces sur le processus de gouvernance par des actions ciblées. Entre autres, il s’agit du soutien aux mesures des autorités de transition favorables à la refondation du Mali, la Contestation vigoureuse des mesures de maintien ou de renforcement des mauvaises pratiques de gouvernance non favorables à la refondation.
C’est en ce sens que le M5 réclame sa place au Conseil national de transition. « Dans cette optique et toujours en toute légitimité, le M5-RFP réclame, comme un dû, la présidence et le quart des membres du Conseil national de Transition pour encore une fois se donner les moyens politiques et institutionnels du changement et de la refondation », affirme le M5 tout en appelant les militantes et militants du M5-RFP le Comité stratégique à rester mobilisés et déterminés pour une rupture véritable avec l’ancien système qui perdure et pour un changement réel par la Refondation du Mali.
La Rédaction