Après l’acquittement de Bakary Togola et ses Co accusés ce lundi 29 novembre 2021, beaucoup de Maliens se posent la question à savoir ; si le nouveau Mali dont on rêve tant depuis longtemps n’est qu’un terrain propice à une chasse aux sorcières en marche.
La lutte contre la corruption au Mali devient aux yeux des Maliens une véritable chasse aux sorcières qu’engagerait la justice afin de redorer son image après tant d’années sans une véritable activité et d’exercice de leur fonction. A la clé, des affaires sans suite qui n’aboutissent pas toujours sont dans les mémoires. Le peuple regarde les gros dinosaures défiler devant la justice et se pose bien des questions. Du régime du président Alpha Oumar Konaré, le premier président démocratiquement élu au Mali, à Amadou Toumani Touré (ATT) passant par le président Ibrahim Boubacar Kéïta dont le sort n’a échappé à personne, la situation de la justice a toujours été un sujet confus. Tous ces régimes, n’ont pas su convaincre l’opinion nationale, à forte raison l’opinion internationale de sa capacité à juger les délits graves ainsi que les détournements de fonds publics, les deniers publics. Avec l’arrivée du nouveau pouvoir en place, celui de la transition dirigée actuellement par le Colonel Assimi Goïta, la justice tente de faire bouger les choses. Mais, pour beaucoup de Maliens, cet engagement ne va pas durer longtemps, car ce serait juste un temps pour faire peur à ceux qui ont mangé l’argent du peuple du Mali. Avec les derniers retournements de situation illustrés par l’arrestation et l’acquittement inattendu de M. Bakary Togola, l’ancien patron de l’APCAM, et ses 11 co-accusés inculpés pour atteinte aux biens publics, faux et usage de faux et complicité, beaucoup de Maliens se sont posé des questions. Bakary Togola et co-accusés ont été libérés pour faute de preuves. L’incarcération de l’ancien Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga, qui croupit toujours en prison sera-t-elle soldée par une décision pareille ? Grande question ! L’interpellation de l’autre Premier ministre, Moussa Mara, et sa mise sous surveillance judiciaire, interviennent dans cette circonstance. Le fondateur et candidat naturel du parti Yelema est en cause pour une affaire de parcelle en commune IV lorsqu’il y était aux affaires. L’idée d’une chasse aux sorcières continue son chemin.
Moriba DIAWARA LE COMBAT