Les populations de la localité de Sanamandougou haussent le ton en demandant aux autorités compétentes d’appliquer les recommandations issues des deux visites qu’elles ont effectuées sur le terrain sur ordre des Premiers Ministres Oumar Tatam Ly et Moussa Mara. Cela, dans le cadre d’un règlement définitif du conflit foncier qui leurs oppose au richissime Modibo Kéïta, patron du GDCM (grand distributeur céréalier du Mali). A la suite de ces missions gouvernementales, il avait été décidé de restituer 863 hectares de terres cultivables aux populations locales. Mais, depuis lors, aucune suite !
En effet, cette affaire des villages de Sanamandougou concerne un conflit foncier entre les membres de ces communautés et l’entreprise agro-industrielle moulin moderne du Mali (M3). Les opérations de cette entreprise ont causé la perte des terres ancestrales par les Habitants. Le problème a perduré. Pour rappel, Des gendarmes ont été ordonnés à tabasser ces pauvres paysans et de jeter en prison certains Responsables coutumiers. Des vieux ont perdu la vie des suites des séquelles des bavures commises par les gendarmes. Pis, une femme enceinte a été tabassée jusqu’à avorter sa grossesse. C’était sous le régime d’Amadou Toumani Touré (ATT).
Malgré tout, ces populations n’ont pas resté bras croisés. Pour ce faire, elles ont adhéré à l’union des associations et des coordinations d’associations pour le développement et la défense des droits des démunis (UACDDDD).
De ce fait, en 2013, après avoir s’entretenu avec les victimes, le Premier Ministre, à l’époque Oumar Tatam Ly, a diligenté une mission gouvernementale sur le terrain. Une deuxième mission a été aussi ordonnée par son successeur Moussa Mara. C’est ainsi qu’un Rapport a été produit depuis 2014. Dans ses recommandations, ce Rapport demande de restituer des terres aux villageois. Le constat sur les champs de GDCM a prouvé que 863 hectares doivent être retournés aux populations de Sanamandougou.
Le tollé des villageois!
Suite à la lenteur de leur rendre leurs espaces cultivables, les populations de Sanamandougou se révoltent. L’information est rendue publique le mardi dernier à la suite d’une conférence de presse au siège de l’UACDDDD, sis à Niamakoro.
Dans leurs interventions, les Habitants de Sanamandougou ont désapprouvé le non respect des clauses des missions de la Primature. Selon le Drissa Coulibaly, le fils du Chef de village de Sanamandougou, les autorités compétentes sont complices de la mauvaise volonté du PDG de GDGCM, Modibo Kéïta, de leur restituer ces 863 hectares.
«Plus de 65 foyers n’ont pas présentement de terres à cultiver. Si on retire à un paysan son champ, c’est pour lui asphyxier. Nous souffrons depuis plusieurs années de la situation… », regrette le 1er Conseiller du Chef de village de Sanamandougou. Et de signaler que la terre avait été offerte à Modibo Kéïta à Séribabougou et non à Sanamandougou. Mais qu’il a préféré leur village pour des raisons cupides.
Mieux, les populations de Sanamandougou, à travers le 1er Conseiller du Chef de village, charge le Président IBK de trahir leur confiance par à propos de cette affaire qui leur oppose à GDCM. «Nous avions confiance à Ibrahim Boubacar Kéïta parce qu’il nous avait promis de rendre la justice dans cette affaire. Mais, nous sommes à plus de deux ans de son élection et nous vivons le même calvaire. Nous osons croire qu’il a préféré soutenir le richissime à notre détriment. Alors que Modibo ne vaut pas mieux que toute notre communauté. C’est à cause des injustices de cette nature contre les pauvres, les citoyens en situation précaire, entre autres, que notre pays bascule dans le chaos et est toujours confronté à des catastrophes», exprime-t-il.
Selon le Représentant des Habitants de Sanamandougou à Bamako, Madou Diarra, les 36 villages de la zone ont décidé d’envahir, cette année, les champs du GDCM au risque de perdre leurs âmes. Déjà, continue-t-il, une lettre ouverte a été adressée, en juillet dernier, au Président de la République.
Oumar Diakité : LE COMBAT