Alors que le Mali croupit depuis plus d’un mois sous le lourd fardeau des sanctions de la CEDEAO et de l’UEMOA, Le gouvernement continue à empoisonner les relations entre le Mali et la communauté internationale par des discours au relent populiste. Il s’adonne à cœur joie à des invectives et autres accusations contre la France et la CEDEAO, en occultant l’essentiel, qui est le lourd fardeau des sanctions qui pèsent sur le Mali et dont les conséquences sont la crise économique et financière. Pour rappel le Mali est sous sanctions de la CEDEAO et de l’UEMOA depuis le 9 janvier. Le blocus des deux organisations sous régionales commence à être intenable. Les sanctions, bien qu’illégitimes et illégales commencent véritablement à peser sur les ménages et sur tout le pays sans que cela n’émeut réellement le gouvernement qui n’a trouvé d’autres alternatives que de mettre en place un mécanisme pour étudier toutes les possibilités de proposer un chronogramme. Doit-on être encore à ce niveau alors que le temps est loin d’être notre meilleur allié ? Les maliens commencent à en avoir ras le bol des beaux discours qui ne sont pas suivis d’actes. Hormis les prouesses militaires qui sont à mettre à l’actif de l’armée, il n y a pas eu d’avancées notoires sur le plan politique, au point que les réformes tant attendues risque d’être une grande illusion.
Les politiques sont-ils en train d’échouer à trouver des solutions alternatives à la crise financière et économique dues aux sanctions de la CEDEAO ? Cette question mérite bien d’être posée quand on sait que face à l’urgence et à la gravité des sanctions le gouvernement ne cherche pas à parer au plus pressé, mais au contraire il traine les pieds en ne proposant non seulement pas un chronogramme raisonnable et acceptable, mais aussi et surtout en jouant contre la montre pour se maintenir au pouvoir.
Sinon comment comprendre que la CEDEAO qui ne demande qu’un chronogramme raisonnable, acceptable lui soit proposé pour qu’elle lève progressivement les sanctions au grand bonheur du peuple malien, et que le gouvernement ne trouve comme réponse que la mise en place d’un mécanisme et continue son show médiatique contre la France. Oui la France à sa grande part de responsabilité dans notre crise, voir dans le sous-développement du Mali, il est tout à fait clair que les sanctions sont illégales et illégitimes, oui les Maliens sont des descendants de Soundiata Keita, de Babemba, de Firhoun, mais de grâce ceux-ci ne vont pas se relever de leurs tombes pour venir résoudre les problèmes quotidiens des maliens qui broient aujourd’hui du noir. Le gouvernement doit faire preuve de réalisme en proposant un chronogramme pas celui à polémique inutile, mais un chronogramme raisonnable et acceptable par la communauté internationale, afin que les maliens puissent retrouver le sourire avec la levée des sanctions inhumaines infligées par la CEDEAO. Un peuple ne vit pas que de l’histoire, il a aussi besoin de pain et de l’eau, donc les discours à relent historique et populiste doivent céder la place à celui plus pragmatique prenant en compte les aspirations profondes du peuple et qui va dans le sens de l’atténuation des souffrances des maliens.
Youssouf Sissoko L’ALTERNANCE