Décidément, rien ne va plus en République du Mali sous IBK. Le pays semble être sur une pente glissante et le bateau, qui a décollé depuis 2013, est en passe de chavirer sous le poids des crises à n’en pas finir. Hier, c’était les agents de la santé qui débraillaient pour réclamer une amélioration de leurs conditions de vie et de travail. Aujourd’hui, après le report du procès du Général Amadou Haya Sanogo et de ses co-accusés, ce sont les enseignants de plusieurs syndicats qui ont décidé de se faire entendre après le mépris souverain dont ils ont été victimes de la part de leur chef de département, M. Kénékouo dit Barthélemy Togo. La seule question que l’on peut se poser est celle de savoir où va l’école malienne ?
Le SYPESCO, syndicat des professeurs d’enseignement secondaire des collectivités, a décidé, à compter de ce jour mardi 13 décembre 2016, d’observer 96 heures d’arrêt de travail pour protester contre la décision qu’il a jugée arbitraire. Il s’agit de la décision de mutation par le ministre des enseignants des collectivités du District de Bamako. Rapproché par nos soins, l’un des membres de la coordination du SYPESCO s’est dit non seulement indigné, mais crie à la violation flagrante des textes qui régissent l’enseignement des collectivités territoriales. Ainsi, face à ce que les enseignements ont qualifié de mépris souverain et de provocation de la part du ministre, ils disent observer 96 heures de grève pour rappeler à leur département de tutelle que le Mali restait encore un Etat de droit et que la liberté de grève est toujours reconnue à tout citoyen.
Pour rappel, quand les 7 syndicats du fondamental et du secondaire ont observé 5 jours de grève, le Ministre est sorti à la Télé pour intimider voir menacer les enseignants. Il en sera certainement de même pour le plus grand syndicat de l’enseignement secondaire, technique et professionnel. La grève du SYPESCO a été précédée par la non-évaluation qui est en cours depuis la rentrée des classes. En d’autres termes, les élèves de l’enseignement secondaire, technique et professionnel n’ont pas fait d’interrogations et ne vont pas composer avant d’aller en congés de Noël comme à l’accoutumée. Les autorités en toute insouciance, restent indifférentes à cette crise. Pire, elles procèdent même à une campagne d’intoxication et de dénigrement à l’endroit des enseignants. La Fédération des parents d’élèves qui se prête à ce jeu est entrain de filer du mauvais coton. Pour sauver l’année scolaire fortement hypothéquée par les sorties intempestives, tantôt des élèves, tantôt des enseignants, les plus hautes autorités du pays doivent prendre à bras le corps cette épineuse crise. Le ministre de l’éducation s’étant montré incompétent face aux revendications des enseignants.
En définitive, l’école étant l’avenir de la nation, tout le monde est interpellé face à sa déliquescence. Les autorités, les enseignants, les parents d’élèves, les élèves et autres partenaires de l’école, doivent conjuguer tous leurs efforts afin de sauver la grande malade qu’est l’école malienne, le parent pauvre de la Démocratie.
Youssouf Sissoko
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