lundi 25 novembre 2024
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Le RPM en 2016 comme l’ADEMA en 2000 : Bocari Tréta va-t-il connaitre le même sort qu’IBK ?

Il ne  fait plus l’ombre d’aucun doute que la tête du secrétaire Général du RPM est mise à prix. Sorti du gouvernement après l’avoir vilipendé, Dr Bocari Tréta  fait l’objet d’une cabale de la part de ses adversaires qui s’appuient désormais sur leurs positions administratives pour en découdre définitivement avec lui. Ses antagonistes dont les plus farouches sont Abdoulaye Idrissa Maiga, Amadoun Konaté et Abdramane Sylla, sont décidés à en découdre avec lui. Y parviendront-ils si facilement face à une force politique comme Tréta ? Mesurent-ils réellement les conséquences d’un départ prématuré de Tréta du RPM ? Sont-ils plus légitimes que le secrétaire Général ? Le président de la République IBK ne sera-t-il pas complice comme Alpha l’aurait été en 2000 ? Trois grandes hypothèses s’offrent désormais à Bocari Tréta pour sortir avec honneur dans une bataille dont ses chances pour renverser la tendance  restent assez maigres.

Le prochain congrès du RPM, prévu pour la mi-juillet, pourrait être celui de tous les dangers tant les antagonismes sont exacerbés et les positions irréconciliables. Tout cela se passe sous le regard complice de celui qui fut pendant plusieurs années l’allié le plus sûr de Tréta à savoir, le président du RPM en l’occurrence le Président de la République IBK, qui conformément à la Constitution n’a pas daigné présenter officiellement sa démission à la tête de son parti, créant du coup l’une des inconstitutionnalités jamais commises par un président malien. IBK qui ne dit mot, consentirait-il à la descente de celui sans qui le RPM ne serait pas aujourd’hui ce qu’il est. Son silence face aux spectacles désolants que se livrent les deux tendances rivales laisse transparaitre sa préférence au camp Abdoulaye Idrissa Maiga au détriment de celui de Tréta. Sur le terrain les deux camps opposés s’adonnent à des pratiques dignes d’un cirque d’où cette boutade d’un internaute : « pour avoir une place au RPM il faut être Ceinture noire 4e dan ». De la commune II, à la commune V en passant par Ségou pour arriver à Mopti, ce sont les mêmes spectacles qu’on voit entre les partisans de Bocari Tréta et ceux d’Abdoulaye Idrissa Maiga. Le seul objectif pour chaque camp est d’avoir le maximum de délégués pour le prochain congrès, afin d’imposer sa volonté avec la majorité mécanique ainsi obtenue. A-t-on réellement besoin d’un tel combat pour contrôler le parti ? L’opinion publique nationale semble être sidérée par ces comportements malsains de la part du parti majoritaire et s’interroge à juste titre sur la capacité de ce parti à sortir le Mali de l’ornière. Pourquoi un tel procès à l’égard de Bocari Tréta qui peut bien se targuer d’être l’un des membres fondateurs du RPM, plus légitime que ses adversaires de la 25ème heure? IBK va-t-il trahir son compagnon de lutte qui a accepté de traverser le désert avec lui ? Un président de la République qui ne parvient pas à rassembler au sein de son parti peut-il le faire à l’échelle nationale ? Dans tous les cas de figure, trois hypothèses s’offrent à  présent à Tréta :

1ère Hypothèse : Quand il se rendra compte que les dés sont pipés et qu’il ne pourrait plus renverser la tendance, comme son camarade IBK en 2000 à l’Adéma, il pourra tenir un discours mémorable face à l’histoire et en prenant à témoin l’opinion nationale, avant de claquer lui aussi la porte. Il pourrait lui aussi dire que le RPM qui profile à l’horizon ne correspond plus à l’éthique ni à sa morale politique. Cet acte fera oublier tous les errements qu’il a commis. Il pourrait ainsi comme IBK se rendre victime et avoir la sympathie du peuple malien sans créer son parti en attendant des lendemains meilleurs pour qu’un jour des militants RPM blasés ne lui fassent recours.

2ème Hypothèse : Après avoir échoué à contrôler le RPM, il pourra créer son parti avec tous les frustrés, pas pour devenir président de la République en 2018, mais pour empêcher IBK d’avoir un second mandat. Comme ce fut le cas au Sénégal quand Abdou Diouf a préféré la carte Ousmane Tanor Dieng à la tête du PS au détriment des vieux briscards comme Moustapha Niasse et Djibo Léity Ka. Il sonnait ainsi le glas au règne d’un PS hyper puissant au profit des libéraux.

3ème Hypothèse : Il peut débarquer avec armes et bagages dans un autre parti avec tous ses partisans. Connaissant toutes les faiblesses du Président sortant, il pourra contribuer à la démolition du vaste dispositif mis en place et gripper du coup la machine électorale pour empêcher sa réélection et rendre IBK plus impopulaire que jamais.

En définitive, on a beau détesté le lièvre on doit reconnaitre qu’il court vite. Bocari Tréta est la mémoire vivante du RPM et son départ de ce parti laissera un trou béant qu’aucun autre militant, pas en tout cas ceux qui s’agitent aujourd’hui contre lui ne peuvent combler.

     Youssouf Sissoko

youssouf@journalinfosept.com

Djibril Coulibaly

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