Au Mali, on n’arrive pas jusque-là à trouver une voie paisible pour le commencement d’une transition proprement dite. Déjà, un mois et demi nous sépare de la nomination du PM qui a fait couler beaucoup de salive. Maintenant, c’est sur l’organe législatif de la transition que tout le monde se bouscule pour avoir une part très importante, et ce malgré la publication des répartitions des membres du CNT par la charte de la transition dans le journal officiel.
C’est toute l’image du génie malien divisé pour mieux régner. Au début de la transition, le CNSP avait montré son intérêt de collaborer avec les mouvements qui ont entamé la lutte pour l’instauration d’un Mali nouveau avant eux, que bon nombre des Maliens souhaitaient. Malheureusement, les militaires ont fait d’une pierre deux coups. Gagner l’affection de la population en se faisant passer pour des hommes qui veulent le changement tout en doublant les partis politiques de la mouvance et de l’opposition par le biais d’une amitié sournoise. Leur stratégie est assortie d’une division entre le Mouvement des Rassemblements des Forces Patriotiques et celui du CMAS de Mahmoud Dicko, deux forces énergiques de la réussite de la chute du régime d’IBK. Quand il a été question de partage de gâteau, les militaires s’en lavent les mains en s’accaparant d’un quota plus important et ne laissent que des miettes au mouvement politique et aux autres couches sociales qui souhaitent adhérer au Conseil National de la transition. Mais cette transition arrive dans un timing idéal avec des vagues de grèves. Le premier round était avec les administrateurs civils qui ont échoué et finalement vont vers une grève illimitée sur toute l’étendue du territoire national. À cela s’ajoute le cas de la centrale le plus affluent des syndicats au Mali. Il s’agit de l’UNTM qui devrait déclencher une grève si rien n’est fait avant le 18 novembre. Tout ceci montre un peu à quel point cette transition au Mali inquiète plus d’un dans le pays. Surtout, avec une situation sécuritaire très alarmante dans le centre et le nord du pays occupés par de présumés terroristes. Il va de l’intérêt de tout le monde que cette transition réussisse, pour éviter au pays des jours mauvais. Cela ne peut se faire que si tout le monde se donne la main pour faire face aux problèmes. Dans le cas contraire, diviser, on n’arrivera à rien.
À suivre
Lansine Coulibaly