Votre canard, LE COMBAT, a eu l’occasion d’échanger avec Daouda Konaté, secrétaire général de la Section syndicale des surveillants de prison qui sont prêts à utiliser leur droit de grève. Selon lui, leurs doléances n’ont pas été prises en compte par les autorités et par conséquent, veulent déclencher le mouvement de grève afin d’être entendu par les autorités. En quelques mots, il nous livre ses impressions. Lisez…
LE COMBAT : Présentez-vous pour nos lecteurs
Lieutenant Daouda KONATE : Je m’appelle lieutenant Daouda KONATE, secrétaire général de la Section syndicale des surveillants de prison. SSSP-CDTM, Membre de la Synergie.
Pourquoi déclencher une grève ?
Naturellement quand on se refait à la loi n 87-47 du 10 août 1987 relative à l’exercice du droit de grève dans les services publics, après l’échec de toute tentative de gestion des doléances dans un climat de dialogue social. Nous pensons que la grève est la seule voie de recours pour faire asseoir les parties au tour de la question.
Quel est le but ?
Le but est l’application du protocole d’accord signé entre le gouvernement et la Synergie des sections syndicales des surveillants à l’esprit de l’article 148 de la loi n 2016-031 du 7 juillet 2016.
Quelles sont vos doléances ?
Un seul point inscrit au cahier de doléance: l’application immédiate du protocole d’accord signé entre le gouvernement et la Synergie des sections syndicales des surveillants en date du 11 décembre 2021.
Les conséquences pour les prisons ?
La question me semble un peu floue, mais on va évaluer ensemble les conséquences après l’observation du mot d’ordre de grève au cas où il n’y aura pas de consensus. Les conséquences ne seront pas seulement pour les prisons, mais pour toute l’administration judiciaire, les tribunaux, les commissariats, les brigades de gendarmerie, la population…
Vu la situation actuelle, pensez-vous que vos doléances seront acceptées ?
La satisfaction des doléances dépendra des échanges qui seront tenus dans la commission de conciliation. Attendons de voir ce que ça va donner et l’on appréciera ensemble. Rire…
Les difficultés auxquelles vous faites face ?
Les difficultés sont propres à toutes les maisons d’arrêt du Mali :
Manque de personnel, insuffisance des matériels et équipements de travail, effectif pléthorique des détenus, la lenteur dans les procédures judiciaires…
Ne pensez-vous pas être mis au second plan militairement ou professionnellement ?
Il n’y a pas une classification des forces de défense et de Sécurité en République du Mali, je ne saurais dire qu’on est au second plan. Rire…
Vos vœux ?
Nous souhaitons que les hautes autorités aient des oreilles attentives à nos doléances sinon ça ne serait pas du gâteau le jour de la grève. Les conséquences seront lourdes et les militants sont déterminés à jamais.
Djibril Mamadou Coulibaly LE COMBAT