-SAM et le Syndicat Libre de la Magistrature –SYLIMA) décrètent une grève illimitée suite à l’immobilisme de l’État face à leurs revendications.
Cette déclaration d’observer une grève illimitée est le fruit d’une concertation entre les deux structures qui ont décidé à l’unanimité de reconduire leur mouvement de grève pour une durée illimitée au cours. C’est à l’issue d’une réunion tenue hier, lundi 27 août. Cette grève qui a commencé depuis le mois de juillet 2018 a deux points principaux dans les revendications : il s’agit de la sécurisation des juridictions et la relecture du Statut de la Magistrature avec l’adoption d’une nouvelle grille salariale plus consistante. Selon nos informations, les Magistrats ne sont plus dans la logique de négocier avec le Gouvernement qu’ils trouvent irresponsable et qu’ils ne reconnaissent plus comme interlocuteur valable. Ce même mouvement a été lancé il y a près d’un an. Cette année-là quelque 570 Magistrats du pays avaient observé la grève. Ils demandaient depuis toujours une augmentation de leurs salaires, primes et indemnités en plus de la relecture du Statut de la magistrature. Mais, pour l’État, une telle mesure impliquerait de faire passer de 350.000 F CFA à 750.000 F CFA les salaires des Magistrats en début de carrière, et de 1.100.000 F CFA à 3.500.000 le salaire des Juges au sommet de la hiérarchie.
Concernant les indemnités, les grévistes voulaient 800.000 F CFA par Magistrat, et les indemnités de logement 500.000 F CFA pour ceux de la Cour Suprême, et 300.000 F CFA pour les autres.
Selon le Gouvernement, si l’ensemble des revendications était accepté, il en coûterait environ 34 milliards de francs CFA par an à l’État au profit du seul secteur judiciaire.
Mohamadou Yattara : LE COMBAT