vendredi 22 novembre 2024
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IBK ne sera-t-il pas face à son destin en 2018 ?

La Motion de censure de l’Opposition a montré toutes les limites et surtout l’incapacité de la plupart des députés de la majorité à défendre le bilan du quinquennat du Président de la République en 2018. Certains n’ont ni la compétence intellectuelle, ni les arguments pour convaincre les électeurs à voter de nouveau pour Ibrahim Boubacar Keita. Pour tous ceux qui ont suivi en direct les débats sur la Motion de censure de l’Opposition contre le Gouvernement le mercredi 21 décembre 2016, un seul constat semble se dégager. Il s’agit de l’inexpérience, de l’insuffisance de niveau et du manque d’arguments des députés de la Majorité qui ont brillé par leur complaisance vis-à-vis du Gouvernement et par leur flagornerie à l’endroit du Président de la République. Ces députés savent-ils qu’ils ont la même légitimité que le Président de la République en face du peuple ? Savent-ils qu’ils sont plus redevables au peuple qu’à IBK ? Sont-ils conscients de leur rôle dans la défense des intérêts de leurs électeurs et citoyens que dans celle d’un homme ?

Il est plus que nécessaire pour la bonne marche de notre démocratie, qu’un certain niveau soit exigé à tous les candidats qui souhaitent siéger au parlement pour parler au nom du peuple, comme c’est le cas dans la plupart des pays de la sous-région. Le spectacle auquel certains députés de la majorité se sont adonnés n’est pas digne du pays de Modibo Keita, d’Alpha Oumar Konaré et même d’IBK qui ont porté la voix du Mali dans les foras internationaux. Pour défendre le bilan d’IBK et lui permettre d’avoir un second mandat, s’il est candidat, ce sont ces députés qui doivent parler en son nom dans leurs circonscriptions électorales respectives. Quel message peuvent-ils transmettre s’ils ne sont pas eux-mêmes capables de comprendre ? Par la Motion de censure, l’Opposition vient d’engranger des points précieux, car les thèmes énumérés dans sa motion sont ceux concernant aujourd’hui la vie de la plupart de nos concitoyens à l’intérieur comme à l’extérieur. Donc vouloir les banaliser sera non seulement source de mécontentement chez les électeurs, mais aussi et surtout mépris souverain au peuple au profit du Gouvernement. Sinon, cette motion de censure devait être une occasion idoine pour les députés de la Majorité de donner un carton jaune au gouvernement qui peine à trouver des solutions aux multiples préoccupations des maliens. Mais au lieu de cela, les collègues de l’honorable Issiaka Sidibé encensent le Gouvernement en reléguant au second plan les préoccupations légitimes du Peuple souverain. Mais, ils oublient que le peuple est loin d’être dupe, que sa réaction est irrévocablement sans appel et que le réveil de la Majorité risque d’être brutal. La question que l’on est en droit de se poser est celle de savoir si les députés de la Majorité ont demandé l’avis de leurs bases sur les trois questions posées par l’Opposition avant d’applaudir le Gouvernement après la signature de ce qui semblait être une forfaiture ? L’attitude de la Majorité ressemble à un soutien aveugle au Gouvernement envers et contre tout. Si IBK, déjà très critiqué sur son bilan, devait compter sur cette Majorité «dolosive et moribonde», il n’aura que ses deux yeux pour pleurer après les résultats de la Présidentielle de 2018.
En somme, pour ne pas continuer à ternir l’image du Mali à l’extérieur, comme avait évoqué un député de la Majorité, il est grand temps que les acteurs politiques fassent des débats sans passion et en mettant l’intérêt supérieur de la nation au-dessus des égos pour fixer des critères de candidature à la députation. La grandeur d’une nation ne se mesure-t-elle pas la qualité de ses ressources humaines ? La réponse aux acteurs politiques.
Youssouf Sissoko
youssouf@journalinfosept.com

Djibril Coulibaly

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