Quatre mois de campagne de vaccination multi-antigène ciblant plus de 10.000 enfants âgés de 0 à 5 ans dans toute la Région de Kidal avec pour objectif de réduire le taux de la mortalité et de la morbidité chez les plus vulnérables ; tel se résume l’initiative lancée en fin janvier dernier par l’organisation Médecins Sans Frontières (MSF) dans l’Adrar des Ifoghas. Celle-ci, en collaboration avec le Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique et les autorités locales et régionales, entend ainsi signifier qu’elle maintient le cap de sa mission dans une zone de notre pays où les conditions ne sont pas forcément réunies pour l’exercice de ces genres d’assistance humanitaire.
Le Nord du Mali et notamment la Région de Kidal est plongé dans un contexte d’insécurité limitant fortement les mouvements et impactant négativement sur, entre autres, le système sanitaire des enfants et la santé des populations en général. Ces dernières (les populations) vivent souvent loin des structures médicales et connaissent, depuis la crise, un problème croissant d’accès aux soins de santé de base.
Pour pallier en partie à cette situation inquiétante et dans le but de protéger les plus vulnérables, l’organisation médicale internationale Médecins Sans Frontières, en collaboration avec le Ministère de la Santé et les autorités locales et régionales de Kidal, a lancé, le lundi 29 janvier 2018, une vaste campagne de vaccination multi-antigène. Les 4 Districts sanitaires de la Région de Kidal (Kidal, Tessalit, Tin Essako, Abéïbara) seront couverts par cette importante opération de prévention en santé publique, gratuite pour les populations. A l’issue de la vaccination, plus de 10.000 enfants âgés de 0 à 5 ans devraient être protégés contre plusieurs maladies graves telles que rougeole, tuberculose, coqueluche, diphtérie, tétanos ou poliomyélite, évitables par de simples vaccins.
Les équipes médicales suivront un programme de vaccination très précis, comprenant 3 passages dans les différents villages et villes du cercle de Kidal. Durant cette période qui devrait s’étendre jusqu’à 4 mois, les enfants n’ayant jamais reçu de doses d’immunisation se verront administrer l’intégralité des vaccins ; pour les autres ayant déjà bénéficié d’une prévention passée, leur statut vaccinal sera complété par les doses manquantes.
Ainsi, tout en respectant le calendrier vaccinal national, chaque enfant de moins de 5 ans sera protégé (en une campagne) contre 12 maladies que le Programme Elargi de Vaccination de routine (PEV) prend d’habitude en charge.
«Cette campagne de vaccination inhabituelle permettra de protéger efficacement et rapidement la santé des enfants de moins de 5 ans et de prévenir les épidémies souvent dévastatrices dans les pays du Sahel chez les non-immunisés», expliqua Jamal Mrrouch, Chef de Mission MSF au Mali. «Grâce à la collaboration et l’implication de nos équipes, des diverses autorités au niveau national, régional et local, des communautés et autres partenaires sur le terrain, nous avons pu lancer les activités et les populations ont déjà répondu en grands nombres présentes à cette initiative », a-t-il ajouté.
Malgré les énormes bienfaits que cette vaccination apportera à long terme, les besoins des populations du Nord demeurent considérables, en particulier dans le domaine de la santé. MSF dont les activités médicales sont cantonnées dans la ville de Kidal et sa périphérie pour des raisons de sécurité, ne perd pas espoir de pouvoir déployer à l’avenir son action dans des zones inaccessibles, où vivent la majorité des populations nécessitant l’aide humanitaire.
Médecins Sans Frontières intervient au Mali depuis 1985 et met en œuvre actuellement des programmes médicaux dans le District de Koutiala, les cercles de Téninkou, Douentza et Ansongo et dans la Région de Kidal, avec un accent porté sur la santé maternelle et infantile. Dans la cette Région, MSF soutient six centres de santé en ville et en périphérie.
En collaboration avec les autorités locales, elle fournit des soins de santé primaire à toutes les couches sociales et assure la surveillance épidémiologique et le référencement des cas compliqués vers le centre de santé de référence et vers l’Hôpital de Gao.
Katito WADADA : LE COMBAT